Ils étaient trois leaders de l’opposition qui ont co-animé une conférence de presse le 30 novembre dernier pour fixer l’opinion sur la concertation politique de Madingou qu’ils ont qualifiée de rendez-vous manqué. «Il n’y a pas eu de consensus», ont-ils martelé. Suite du précédent article.

Le point d’achoppement de la concertation de Madingou entre l’opposition et la majorité portait sur les listes électorale et l’indépendance de la CNEI. L’opposition voulait d’un recensement administratif spécial, alors que la majorité veut d’une révision des listes sur la base de la matrice de 2014.
«Dans trois mois, nous devons aller à l’élection présidentielle. En février, le corps électoral doit être convoqué. Mais pour qu’il soit convoqué, il faudrait d’abord qu’il existe. Il faut faire un recensement administratif spécial adossé sur le recensement général de la population et de l’habitat. Nous sortirions des listes incontestables».
Pour l’opposition si, techniquement, il n’est pas possible de faire ce recensement dans les trois mois à venir, l’unique option à suivre, c’est de faire ‘’glisser’’ le calendrier. «Le temps de faire ces opérations. Nous ne demandons pas de façon simpliste le report de l’élection», a déclaré Pascal Tsaty-Mabiala.
Quant à la question de savoir s’ils regrettaient d’être partis à Madingou, il a répondu qu’un homme politique ne regrette pas. «C’est une expérience. On n’a pas obtenu ce que l’on voulait, c’est vrai. Mais, il n’y a pas de regret. C’était une expérience, une autre expérience que nous avons tentée. Espérons qu’en face, nous avons des concitoyens, les frères à nous qui regardent dans la même direction pour la paix, la stabilité et la crédibilité du pays à l’extérieur. C’est par là aussi qu’on juge les régimes. Nous nous en remettons au président de la République. Il sait qu’à Madingou, il n’y a pas eu de consensus».
«C’est à lui de trancher. La bonne foi de l’opposition a été trahie à Madingou. C’est à Madingou qu’il fallait construire le consensus et non avant».
S’agissant de sa rencontre avec le président de la République, il a expliqué: «Nous n’avions pas abordé les questions de cette nature. Mais, j’ai seulement entendu le président de la République me dire de discuter avec les autres. J’ai cru comprendre en lui un esprit ouvert. Est-ce que cela suffisait pour être rassuré qu’à Madingou, nous obtiendrions gain de cause? Ce n’est pas là le problème, non plus. J’ai seulement noté qu’il nous a demandé de nous rendre à Madingou discuter avec les autres et de revenir à Brazzaville avec un consensus. Est-il heureux de ce qui s’est passé à Madingou? Je ne sais pas».
Pour Claudine Munari, Madingou avait un sens. «Ne pas y aller, c’est être contre la démocratie. On n’a pas fait un voyage pour rien, il était utile. La balle est du côté du président. C’est à lui de décider. C’est à lui de savoir le type d’élection qu’il va offrir au peuple congolais. C’est à lui de savoir s’il va prendre en compte la voix du souverain primaire», a dit la présidente du MUST qui est en disgrâce avec quelques membres de sa propre plateforme politique, qui lui reprochent d’être partie à Madingou.

Cyr Armel
YABBAT-NGO