Dans notre sous-région d’Afrique Centrale, nous sommes en surveillance de trois situations. De leur solution pacifique, de la sagesse des mesures qui seront prises pour en sortir dépendra la paix des jours prochains Il s’agit de situations qui ne pourront pas nous laisser indifférents, parce qu’elles concernent des voisins immédiats. RD CONGO: Ainsi que nous le savons depuis dimanche, le Président Félix Tshisekedi a publié les conclusions de ses trois semaines de consultation de la classe politique Il s’est fait le porte-parole de son peuple qui estimait, dans une large proportion, que la coalition qui le liait à son prédécesseur Joseph Kabila depuis deux ans, n’était pas de nature à garantir la stabilité du pays.
Il a estimé que le temps était venu de se sortir de ce corset qui ne lui permettait pas de mettre en œuvre son programme politique. Entamer un mandat présidentiel par une cohabitation à l’Assemblée est en effet tout sauf un atout. Le charivari suscité par la nomination de juges témoigne assez de la difficulté qu’il y avait à conduire cet attelage tirant aussi ouvertement à hue et à dia.
CENTRAFRIQUE: Ce n’est pas sans crainte que nous voyons s’approcher la date du 27 décembre. Ce jour-là, nos sœurs et frères de Centrafrique seront appelés à choisir leur prochain Président de la République. Celui qui est en place, Michel-Archange Touadéra, a toutes les chances de rempiler. Mais ses challengers sont également de poids, y compris d’anciens Présidents, Premiers ministres et Président de l’Assemblée nationale.
L’inquiétude vient de la mise à l’écart, par la Cour constitutionnelle, de l’ancien Président François Bozizé. Ayant fui le pays dans les exactions du début de cette décennie et s’étant réfugié notamment en Ouganda, il est revenu en apôtre de la paix. Sauf que la Cour pénale internationale avait lancé contre lui un mandat international pour exactions et crimes. Et que cela fait tâche dans la veste d’un chef d’Etat. En restera-t-il là ?
CAMEROUN: L’opposition a boycotté les premières élections régionales du pays le week-end dernier. L’opposition, en Afrique semble faite pour boycotter les élections, c’est un fait. Mais au Cameroun, la situation est traversée de tensions énormes entre les zones anglophones, en général réfractaires à toutes consultations organisées depuis Yaoundé, et le reste d’une population blasée.
Il ne se passe pas de semaine que l’on n’enregistre des morts et des enlèvements. Ces élections viennent-elles pour apaiser ou exacerber la situation? Nous avons à faire à une triple réalité qui peut nous faire passer des fins d’année paisibles ou des débuts de 2021 tourmentés. Le tout, alors que le coronavirus rode, et que la crise économique n’épargne aucun de nos pays.

Albert S. MIANZOUKOUTA