Avocat, Me Charles Anicet Poaty-Amar a tenu le 10 décembre 2024 à Brazzaville, une conférence de presse pour parler politique. Dans son discours de 14 pages sur la République, il n’a pas fait concessions au pouvoir et à son Gouvernement, tout en appelant à une nouvelle République qui sera celle des droits économiques et sociaux; celle qui protégera le pouvoir d’achat des personnes et des familles contre les assauts du Gouvernement; celle où le Congo cessera d’être le cimetière des entreprises et des rêves des entrepreneurs; celle dans laquelle l’allocation chômage deviendra un droit recouvrable; celle où ne régnera pas la loi du plus fort; celle où il n’y aura pas de chasse aux sorcières,…

Pour lui, la proclamation du 28 novembre 1958 n’était qu’un leurre de la part d’un empire qui ne voulait pas mourir. «La République du 28 novembre 1958, née le même jour que la République du Tchad, avait des liens de consanguinité avec toutes les anciennes colonies françaises d’Afrique, qui sont toutes nées la même année. Elle est, dit-on, une République congolaise, mais elle avait été proclamée par un Français de métropole, le même qui avait présidé l’Assemblée qui a donné au territoire le nom de République du Congo. La proclamation elle-même avait été promulguée par un autre Français de métropole»
Me Charles Anicet Poaty-Amar a confirmé: «Nous ne fûmes pas indépendants en 1960 malgré la proclamation de l’indépendance, parce que ceux qui avaient fait campagne contre l’indépendance en 1958, sont ceux à qui la France l’a donnée en 1960 sans qu’ils ne l’aient demandée»
Il a indiqué que la République des Congolais, «fondée par les Congolais pour les Congolais, est née à la Conférence nationale souveraine. Elle a définitivement pris corps dans la Constitution du 15 mars 1992…La République née à la Conférence nationale souveraine est semblable à la première République française, qui est née dans la foulée des états généraux de 1789».
Comme les Français qui n’en pouvaient plus des caprices de leur roi, a-t-il dit, «les Congolais ont consenti des sacrifices pour se débarrasser des monopartismes et de leurs dérives, ces sociétés cadenassées qui les ont éteints sous le PCT, ses organisations de masse et sa milice, à la suite du MNR, de sa JMNR et sa milice, eux-mêmes précédés du monopartisme de fait débuté en 1959».
Me Charles Anicet Poaty-Amar a fait l’éloge de la Constitution du 15 mars 1992 qui, selon lui, matérialisait l’entente des Congolais à l’effet que tous ceux qui avaient l’âge de voter avaient le droit de choisir librement et directement leur premier représentant, le Président de la République. Elle avait définitivement mis fin aux idéologies monolithiques et aux pratiques d’endoctrinement des populations par des organisations des masses des partis uniques…C’est l’exemple parfait du contrat social de la manifestation du consentement libre et éclairé et de la volonté générale…C’est l’acte fondateur par excellence de la République du Congo. Le 15 mars 1992 est la Journée de la République».
Pour le conférencier, «nous devons définitivement nous défaire des oripeaux du complexe colonial. Seule une nouvelle génération pourra débarrasser le pays de la mauvaise herbe…La nouvelle génération du Congo ne peut pas continuer à dormir sur ses lauriers alors que l’heure est à la mobilisation. Nous devons répondre à l’appel de l’histoire. Nous devons apporter notre pierre à l’édification du monde nouveau qui se profile à l’horizon, pour une plus belle humanité, vivant en harmonie avec la nature et les autres créatures».
«A tous ceux qui ont la foi républicaine, à la nouvelle génération, nous disons que c’est le temps de l’action et de la persévérance, pas du découragement», a-t-il dit, tout en proclamant 2025, année de la Nouvelle République.

KAUD