Jean Michel Moukeba Ngoma dit «Moubarrack», ancien international congolais, est actuellement coach de l’équipe AS Valère Mady de Dolisie. Nous l’avons rencontré en pleine séance d’entraînement.
*Coach, il y a plusieurs disciplines sportives pratiquées au Congo, peut-on connaître la raison de votre choix pour le volleyball?
**Tout petit, j’ai commencé à pratiquer le sport comme gardien de but au mwana-foot. En 1985, un entraîneur de volleyball m’a dit : «Petit, tu as une bonne carrure, ne peux-tu pas venir pratiquer le volleyball ?». Au départ, je ne connaissais pas ce sport. Il a tout fait pour me convaincre. Je suis allé dans son équipe, et j’ai tenté mes premières touches de balle. Au fil du temps, j’ai commencé à aimer la discipline. Je ne manquais plus aux séances d’entraînements, et en peu de temps j’ai excellé.

*Du gardien de but, vous voici maintenant au volleyball. Quels sont alors vos grands moments?
**Ils sont nombreux. Tenez ! En 1987, évoluant dans le club ASM (Association sportive de Madingou), dont le président était Ozone Malanda, j’ai été plébiscité meilleur joueur de la Bouenza. La même année ASM a pris part au championnat national juniors à Dolisie. Nous avions joué la finale face aux Diables noirs (3 sets à 2). ASM a occupé la deuxième place. Au sortir de cette compétition, Jean-Claude Nganga, alors ministre des sports s’étant intéressé à moi, a instruit les dirigeants que je sois présélectionné dans l’équipe nationale. Après ce championnat, pour des besoins d’études, je suis venu à Dolisie, où j’ai intégré l’AS Cheminots qu’entraînait le coach Mouanda. En 1988, AS Cheminot a participé au championnat national à Pointe-Noire. Nous avions rencontré le club CCAP (Club corporatif des agents du parti, un club affilié au PCT). Pendant qu’on jouait, le président de cette équipe qui avait de l’admiration pour moi, me filmait. A la fin du match, il m’a fait voir les photos tout en me priant de le suivre à Brazzaville. C’est ce qui fut fait. J’ai rejoint son club aux côtés de Roland Pépika, Laurent Massamba, Rodriguez Ndinga, Niongou, Anicet, le grand Bouka et bien d’autres. Nous étions encadrés par feu coach Aubert Onvouli. Après CCAP, j’ai été sollicité par Jean Marie Ampébé, président d’Inter club. L’équipe avait pour entraîneur Bénédict Okiemou. J’ai fait sensation à l’Inter club; nous étions champion du Congo pendant plus d’une décennie. Parmi les grands moments, je ne saurais oublier le match Congo-Egypte, au Kenya, match comptant pour le Championnat d’Afrique des clubs champions. Au retour de cette compétition, j’ai intégré le club Avenir du rail. En 1993, nous avons traversé le fleuve Congo pour Kinshasa. Nous avons livré des matchs de gala avec les clubs Gougart et la DSP (Direction de la sécurité présidentielle). J‘ai été répéré par plusieurs dirigeants de Kinshasa. Certains avaient proposé m’envoyer en Egypte faire le professionnalisme dans ce pays. Je vous signale que j’ai terminé le sport de compétition dans l’Inter club.

*Avez-vous un conseil à donner aux jeunes souhaitant embrasser le volleyball ?
**Au terme de ma carrière de joueur, je me suis lancé dans l’encadrement. J‘ai participé à plusieurs stages et obtenu le diplôme d’entraîneur CAVB (Confédération africaine de volley-ball) Niveau 1 et celui d’arbitre CAVB niveau 1. J’ai participé au stage d’entraineur de la Fédération international de volleyball (IFV) dirigé par l’expert mondial André Glaive. De passage à Ouesso, j’ai animé le volleyball dans cette ville. Du coup, la Sangha a même pu participer pour la première fois au championnat national et occuper la 4e place. Je demande aux jeunes, surtout les filles au grand gabarit, de pratiquer le volleyball. Les jeunes qui ont suivi notre exemple sont devenus, pour certains, des professionnels à l’étranger.

Propos recueillis par
Equateur Denis NGUIMBI