C’est sur la thématique: «Echanges sur le renforcement des capacités de la pastorale en milieu de la Force publique», que s’est cristallisée les discussions initiées dans le cadre de la première conférence nationale des aumôniers auprès de la Force publique, qui s’est tenue du 22 au 24 avril 2022 à Brazzaville.

Ouvrant les travaux, Charles-Richard Mondjo, ministre de la Défense nationale a exhorté les participants à réfléchir sur le fondement de l’idéal qui devrait permettre une introspection sur le sens profond des valeurs qui sous-tendent la vie militaire, son encadrement éthique et moral ainsi que son rapport à la foi.

Les particpants autour du ministre Charles Richard  Mondjo, de l’évêque émérite de Kinkala, Mgr Louis Portella Mbuyu, et du chargé dAffaires, Mgr  Andrea Giovita
Les particpants autour du ministre Charles Richard Mondjo, de l’évêque émérite de Kinkala, Mgr Louis Portella Mbuyu, et du chargé dAffaires, Mgr Andrea Giovita

«C’est à ce titre que l’intervention des aumôniers auprès de la Force publique prend tout son sens. En effet, ils sont pleinement associés à la vie des armées, principalement par le biais de ces traditions et cérémonies. Ils assistent aux exercices et manœuvres, contribuent à la formation dans les écoles, et aident les personnels à surmonter la détresse morale», a-t-il souligné. Tout en précisant que: «par leur intermédiaire, l’Eglise accompagne cette œuvre à travers de nombreux rites comme celui des Saints-patrons des armes, et il y en a de plus en plus dans les unités. Pour consolider cette collaboration, après de fructueux travaux, l’Eglise et la Force publique vont signer dans les prochains jours un partenariat relatif à l’organisation des services d’aumônerie. Cette volonté partagée naît après la signature le 3 février 2017 de l’Accord-cadre entre la République du Congo et le Saint-Siège, sur les relations entre l’Etat et l’Eglise catholique. Cependant, ce futur protocole devra tenir compte de certains postulats: la pastorale de la Force publique doit s’exécuter suivant le principe de ‘’séparation de l’Eglise et de l’Etat’, dans le strict respect des lois, règlements et traditions applicables aux armées; quelle que soit sa confession, l’aumônerie est une église d’ouverture, qui est tenue de préserver la loyauté, la discipline et la cohésion de la Force publique, sans esprit de prosélytisme; les aumôniers sont nommés par l’Eglise mais avec l’agrément des autorités de la Force publique; les enceintes et domaines militaires peuvent accueillir des activités cultuelles, mais ne sont pas ouvertes à des activités populaires; les fidèles membres de la Force publique sont activement associés à la gestion administrative et pastorale des aumôneries aux fins d’en garantir la spécificité fructueuse», a-t-il relevé.
Présent à la cérémonie, Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala a, dans son adresse, rappelé que l’Eglise a toujours désiré s’occuper avec une sollicitude particulière, compte tenu de leurs besoins si particuliers, des agents de la Force publique. «Ils forment une catégorie sociale hors du commun, dont les conditions de vie doivent faire l’objet d’une attention pastorale tout à fait personnalisée, notamment à cause de leur grande mobilité. Le militaire, le gendarme et le policier, sont exposés plus que les autres à la violence des armes. La mort et la souffrance peuvent être leur quotidien. Ils subissent, tout comme leurs familles, les stress particuliers que ne connaissent les autres professions», a-t-il fait savoir.
Dans cet élan, l’évêque émérite de Kinkala a suggéré ajouter une pastorale spécifique pour eux dans l’exercice de leur métier. «Les aumôniers doivent se consacrer à eux pour affronter les graves questions auxquelles tout agent de la Force publique est soumis ainsi que ses proches», a-t-il affirmé.
Initiée par l’aumônerie catholique, cette première conférence des aumôniers de la Force publique a été une occasion propice pour rappeler les fondements de ce lien de foi entre l’Eglise et la Force publique. Aussi, faut-il rappeler que cette volonté partagée naît après la signature, le 3 février 2017, de l’Accord-cadre entre la République du Congo et le Saint-Siège, sur les relations entre l’Etat et l’Eglise catholique. Etaient aussi présents à cette conférence, Mgr Andrea Giovita, chargé d’affaires de la Nonciature apostolique au Congo, le père Cyriaque Dimanche Mouniéngué, aumônier catholique aux armées, le capitaine Prosper Komiéna, de l’Armée du Salut, etc.

Alain-Patrick MASSAMBA