Fondé le 3 octobre 1983, par l’abbé Louis Portella Mbuyu, alors recteur du Grand séminaire de théologie Cardinal Emile Biayenda, le Groupe Evangile Prière et Vie (EPV), ancienne appellation et Renouveau charismatique catholique, nouvelle dénomination, a totalisé quarante ans. Pour donner un cachet particulier à cet heureux événement, une série de conférences-débat ayant pour thème: «Veillez et priez», marquée par des messes célébrées les 22 et 24 septembre derniers, dans la chapelle du Grand séminaire, a été au menu de ces festivités.

Pendant que le Renouveau charismatique catholique au Congo célébrait les cinquante ans de son existence (1973-2023); de son côté, le groupe du Grand séminaire de théologie Cardinal Emile Biayenda commémorait son 40e anniversaire de présence (1983-2023) dans cette maison de formation des futurs prêtes. Simple coïncidence ou réalité ? Pourtant l’Eglise prône la synodalité, c’est-à-dire marcher ensemble. La commémoration de ce 40e anniversaire a eu lieu sous le signe de la renaissance et du renouveau, à travers des sous-thèmes développés par les anciens du groupe et d’autres orateurs.
L’ouverture des festivités a été marquée par une messe célébrée le vendredi 22 septembre par Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, anciens recteur du Grand séminaire de Théologie Cardinal Emile Biayenda et aumônier du groupe.
Des sous-thèmes axés sur «Le Renouveau au Grand séminaire»; «Veillez et priez, car la chair est faible»; «Les armes du chrétien», par le père Christel Barthel Ganao, recteur du Grand séminaire de théologie; «Le Renouveau, une école de prière», par le Dr Benoit Ntari, premier Berger du groupe; «Pais mes brebis», par l’abbé Edouard Mougnelé, aumônier du groupe; «Regard du groupe sur le Grand séminaire», par Jacques Damba, ancien berger national, ont meublé cette série de conférences-débat.

Célébrer un anniversaire, c’est dire merci à Dieu. C’est aussi, regarder les faiblesses, les difficultés, les angoisses et demander pardon à Dieu. Beaucoup de projets ont été réalisés en 40 ans et de mariages religieux célébrés. Des promesses tenues, avec la paye de la ration des séminaristes, mais beaucoup reste à faire. Chaque année il faut débourser 500.000 de francs Cfa pour la pension du séminaire. Certains pays qui envoient les leurs au Grand séminaire déboursent plus d’un million, mais chez nous rien qu’avec 500.000 Francs Cfa, n’y arrivons pas. Les organisateurs indiquent que le grand séminaire éprouve d’énormes difficultés dans son fonctionnement par manque de financement. Une recommandation sera faite aux évêques du Congo pour qu’on y réfléchisse sur la ration des séminaristes. Enfin, les différentes interventions ont révélé la nécessité de renouveler le groupe du Grand séminaire pour plus de synergie, d’efficacité et de dynamisme. Les jeunes ainsi que d’autres couches sont appelés à adhérer massivement au groupe, car l’œuvre de Dieu ne s’éteint jamais. Si le grain de blé tombé en terre refuse de mourir, la moisson de l’espoir des hommes ne pourra jamais fleurir.

La conférence inaugurale a été animée par M. Maurice Nsikahana, co-fondateur, sur le thème: «Le Renouveau au Grand séminaire». Le conférencier a abordé la vocation et la mission de ce groupe dont le nombre de membres a baissé aujourd’hui. Sa vocation consiste à prier pour les maisons de formation et particulièrement pour le Grand séminaire. «Vous êtes au Grand séminaire, les témoins de l’amour de Dieu, auprès des Grands séminaristes», sont des propos tenus par l’abbé Louis Portella Mbuyu à sa fondation. Une présence silencieuse et discrète qui a produit de fruits abondants quarante ans plus tard.
Le deuxième jour a été marqué par la conférence de l’abbé Jean Pierre Hangouka, du diocèse de Nkayi, prêtre fidei donum dans le diocèse de Kinkala, sur le thème: «Veillez et priez car la chair est faible». Dans sa communication, il a apporté des éléments sur le sous-thème: «L’esprit est ardent, mais la chair est faible». Il a aussi souligné que le concept de la chair est inhérent à l’anthropologie juive, avant de mettre en exergue l’invitation de Jésus qu’il adresse aux chrétiens: veiller et prier.
Le père Barthel Christel Ganao, recteur du Grand séminaire de théologie Cardinal Emile Biayenda, a exposé sur : «Les armes du Chrétien». «Ces armes sont connues de nous, parfois, nous ne faisons pas attention. La confiance en Dieu et la prière sont les deux principales armes du chrétien qu’il doit s’approprier pour vaincre les forces du mal. Nous devons nous approprier Dieu, compter sur lui et non sur nos propres forces. Le combat spirituel est permanent», a-t-il fait remarquer.
«Le Renouveau, une école de prière» et «Pais mes brebis», sont des thèmes développés par le Dr Benoît Ntari, premier berger du Groupe et l’abbé Edouard Mougnélé, aumônier du Groupe.
La dernière conférence a été présentée par M. Jacques Damba, ancien berger national, sur le thème: «Regard du Groupe sur le Grand séminaire». Il a suggéré aux évêques du Congo, de décréter une année du Grand séminaire au cours de laquelle, il y aura collecte de fonds qui serviront à couvrir ses dépenses ainsi que d’autres maisons de formation.
La messe de clôture a été célébrée par l’abbé Edouard Mougnélé. Au terme des différentes conférences, les participants se sont réjouis de la qualité des interventions et la pertinence des questions posées. C’étaient des moments fort importants de réflexion et de partage.
A signaler que le premier noyau du Renouveau a vu le jour le 3 octobre 1983 et était composé de sept personnes. Mgr Ernest Kombo, S.j, évêque de Nkayi, délégué épiscopal auprès du Renouveau charismatique, parlait du réveil spirituel par l’action du Saint-Esprit à travers le ministère de la louange et donna l’appellation: «Evangile, Prière et Vie» (E.P.V).
Gislain Wilfrid BOUMBA
et Pascal BIOZI KIMINOU