Nous devons, malheureusement, au milieu des nombreux drames qui affligent la planète et même notre pays, revenir sur le thème de la montée des prix. Le citoyen ordinaire s’interroge et attend des réponses. La mesure du pouvoir d’achat se fait désormais à coups de comparatifs de mesurettes : de l’huile, du foufou ou d’autres denrées dont les commerçants nous expliquent qu’elles subissent les effets de confrontations lointaines.
Pour le moment, à part quelques frondeurs, la discipline semble tenir les extrémismes loin des allumettes. Nous nous étions affolés du prix du sac de ciment de 50kg, le Gouvernement a tout fait pour le ramener au raisonnable. Les carburants ont, un temps, semblé se coller à une tendance haussière. Le pain, sauf dans quelques boulangeries rebelles, tient bien sa place dans le prix et dans le grammage : le ministère est passé par là !
Naturellement, les fraudeurs existent. Et il n’est pas exclu qu’ils tenteront (s’ils ne l’ont pas déjà fait) de profiter de la situation de fragilité ambiante. Mais tout cela tient bon : l’espoir est que cela continue. Que le Gouvernement tienne bien la mesure et ait l’œil toujours ouvert sur toutes les situations qui pourraient entraîner des dérapages. Nous savons que la valse des prix a déjà secoué des pays comme la Tunisie ou le Soudan.
Le panier de la ménagère tremble ; il est à risque. Les Conseils des ministres qui ont eu lieu, parlent de «mesures d’anticipation». Pour certaines d’entre elles, leurs effets se feront sentir sur la durée. Mais c’est déjà un sentiment réconfortant qui monte de la rue. L’huile et le ciment sont redevenus « sages ». Le pain est freiné dans sa velléité à suivre les hausses constatées. Nous sommes dans une situation assez tranquille.
Mais il en est des prix comme des incendies : même sous la cendre, le feu peut continuer à couver. Il faut donc toujours avoir le sceau d’eau près ; maintenir une alerte dans laquelle, pour l’une des rares fois dans notre pays, on ne dira pas que ministres et plénipotentiaires sont tranquilles chez eux pendant que le petit peuple souffre. Non que la misère ait disparu, mais même la vendeuse de poisson du fleuve comprend que nous subissons les effets d’une situation mondiale sur laquelle nous n’avons pas prise.
Nous sommes dans une situation de crise économique, tout notre talent sera de chercher à en sortir avec le moins de dévastations. Ne pas jeter de l’huile sur le feu. Les frustrations existent dans notre pays existent ; elles ont de multiples causes. La prise de conscience du Gouvernement d’atténuer les effets de cette crise mondiale indique la bonne direction.

Albert S. MIANZOUKOUTA