Tout commence le 21 décembre 1950 lorsque la Sacrée Congrégation de la propagation de la foi crée le Vicariat apostolique de Fort-rousset, qui comprenait la partie Nord du Vicariat apostolique de Brazzaville, à partir de la Léfini jusque dans les départements septentrionaux du Congo.

Cardinal Emile Biayenda
Cardinal Emile Biayenda

Comment est né l’archidiocèse de Brazzaville
Le Vicariat apostolique de Brazzaville qui s’étendait sur une superficie de 14, 450 km2 et couvrait les localités de Goma tsé tsé, Linzolo, Igné, Ngabé, Odziba, Imvouba, Mbé, Léfini est devenu archidiocèse le 14 septembre 1955. Il a connu quatre vicaires apostoliques, tous spiritains: NN.SS Prosper Philippe Augouard (1880-1921), Firmin Guichard, Paul Biéchy et Michel Bernard (1955-1964). Le 18 juillet 1954 le Saint-Siège accepte la démission de Mgr Paul Biéchy et décide de la mutation de Mgr Michel Bernard de Conakry à Brazzaville. Ainsi, Mgr Michel Bernard devient archevêque de Brazzaville, de 1955 à 1964. Les neuf ans de son épiscopat seront caractérisés par les formes d’action catholique à travers les mouvements d’apostolat qui se sont organisés et se sont structurés. Le 11 novembre 1961, le Saint-Siège nomme l’abbé Théophile Mbemba, archevêque coadjuteur avec droit de succession de Mgr Michel Bernard. Le 23 juin 1964 Mgr Théophile Mbemba succède à Mgr Michel Bernard et est ordonné évêque le 7 février 1965. Six ans d’épiscopat, de 1964 à 1971, Mgr Théophile Mbemba a connu des problèmes de santé. Ainsi, il demande au Pape Paul VI de lui adjoindre un coadjuteur, et c’est l’abbé Emile Biayenda qui sera ordonné évêque le 7 mars 1970. Mgr Théophile Mbemba décède le 14 juin 1971. Mgr Emile Biayenda qui lui succède au siège archiépiscopal métropolitain de Brazzaville.

Mgr Barthélemy Batantu
Mgr Barthélemy Batantu

Mais, le début de son épiscopat ne sera pas du tout aisé puisque le Parti congolais du travail (PCT), parti Etat, et l’Armée populaire nationale (APN) prennent la résolution de ne plus célébrer les messes et autres cérémonies liturgiques dans les casernes militaires. C’est le début d’un bras de fer entre l’Armée et l’Eglise. Mais Mgr Emile Biayenda en sort victorieux après une décision du président de la République. Tout de même, en sept ans d’épiscopat dont quatre ans de cardinalat, il a ordonné sept prêtres, dont le père Ernest Kombo de la Congrégation des jésuites le 8 juillet 1973 en la Basilique Sainte-Anne et l’abbé Anatole Milandou le 23 juin 1974 en l’église Sainte Monique de Kinkala. Le 22 mars 1977, le cardinal Emile Biayenda est assassiné et l’Eglise de Brazzaville devient orpheline de père. Après 20 mois d’attente, le Pape Jean Paul 1er nomme l’abbé Barthélemy Batantu archevêque de Brazzaville. Malheureusement, la Bulle de nomination qui se trouvait déjà dans le parapheur n’a pas été signée à cause de la mort du Pape Jean Paul 1er intervenue dans la nuit du 28 septembre 1978. Après les obsèques du Souverain Pontife, les cardinaux réunis en conclave le 16 octobre 1978 ont porté leur choix sur le cardinal Karol Jozef Wojtylal devenu 265è Pape de l’histoire de l’Eglise catholique romaine, à l’âge de 58 ans. Il prend le nom de Jean Paul II.
Lorsqu’il prend ses fonctions, il trouve dans le parapheur quelques dossiers importants et dans le lot, il y avait la Bulle de nomination de Mgr Barthélemy Batantu, nouvel archevêque de Brazzaville. La nouvelle a été rendue publique le 11 novembre 1978. Il est sacré évêque le 11 février 1979 à Rome, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, des mains de Mgr Duraisamy Simon Lourdusamy.
Au cours de son épiscopat, Mgr Barthélemy Batantu avait à ses côtés Mgr Anatole Milandou nommé évêque auxiliaire le 22 juillet 1983 avec le titre d’évêque titulaire de Capra, et consacré le 28 août de la même année lors de la clôture du centenaire de l’évangélisation du Congo au stade Félix Eboué, par le cardinal Roger Etchegaray. Le 3 octobre 1987, Mgr Anatole Milandou est transféré dans le nouveau diocèse de Kinkala suite au démembrement de l’archidiocèse de Brazzaville. Durant l’épiscopat de Mgr Barthélemy Batantu, quatre prélats honoraires sont nommés par le Saint Père. Il s’agit des abbés Antoine Firmin Maloumbi, Michel Kouaya Kombo, Félix Békiabéka et Louis Badila. Ces quatre prélats portaient le titre de Monseigneur, un titre honorifique. Après 21 ans d’épiscopat, Mgr Barthélemy Batantu renonce à sa charge le 23 janvier 2001. Mgr Anatole Milandou est muté à Brazzaville et prend possession du siège archiépiscopal métropolitain le 1er avril 2001. Il s’est d’éployé à redynamiser la pastorale des vocations et chacune de ses visites pastorales et canoniques comportaient en filigrane une conscientisation des jeunes dans la vie religieuse.

Mgr Anatole Milandou
Mgr Anatole Milandou

A son arrivée à la métropole, il achève le mandat de son prédécesseur comme président en exercice du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo, de 2009 à 2001. A son départ, c’est son successeur qui va achever son mandat à la tête du Conseil œcuménique, de 2020 à 2022. Ayant atteint l’âge de la retraite, il renonce à sa charge en début d’année 2021 selon le Canon 401 du droit Canonique. Il célèbre sa messe d’aure-voir le 31 octobre 2021, à la place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur. Celui qui lui succède, c’est Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, évêque résidentiel de Dolisie nommé par le Pape François le 18 mai 2020 archevêque coadjuteur de Brazzaville avec droit de succession. Il a pris possession de son siège le dimanche 21 novembre 2021 en la solennité du Christ, Roi de l’univers au stade Félix Eboué, comme 5è archevêque congolais de Brazzaville, en présence des cardinaux Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui en République Centrafricaine et Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa en République Démocratique du Congo.
Un nouvel archevêque pour un nouveau souffle ou un nouveau départ?
Selon le canon 401 paragraphe 1 du code du Droit canonique, la constitution de l’Eglise, un évêque qui a atteint 75 ans, l’âge requis à la retraite, doit renoncer à sa charge épiscopale. Ainsi, Mgr Anatole Milandou qui a occupé cette fonction pendant 20 ans, a renoncé à sa charge devenant le troisième pasteur de l’Eglise du Congo admis à la retraite après NN.SS Barthélemy Batantu et Louis Portella Mbuyu.
Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou est le sixième archevêque métropolitain de Brazzaville et le cinquième congolais, après NN.SS Michel Bernard (spiritain de nationalité française) de 1955 à 1964; Théophile Mbemba de 1964 à 1971; Emile Biayenda, d’abord évêque coadjuteur avec droit de succession de 1970 à 1971 puis archevêque, de 1971 à 1977; Barthélemy Batantu, de 1978 à 2001 et Anatole Milandou, de 2001 à 2021. Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou est le quatrième évêque du Congo transféré de Dolisie à Brazzaville, à l’instar de NN.SS Georges Firmin Singha, d’Owando à Pointe-Noire; Ernest Kombo, de Nkayi à Owando; Anatole Milandou, de Kinkala à Brazzaville.

Mgr Bienvenu Manamika B.
Mgr Bienvenu Manamika B.

Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou est un prélat très assidu à la prière, confiant en la Vierge Marie, respectueux de la ponctualité, ayant un esprit de fermeté dans les principes et les règlements. Alors, clergé et chrétienté de Brazzaville, à vos marques, prêt!
Qu’est-ce qu’un évêque ou archevêque coadjuteur?
Un évêque ou un archevêque coadjuteur est un évêque auxiliaire muni de facultés spéciales et jouissant du droit à la succession automatique lorsque le siège devient vacant (Canon 403 du code de Droit canonique, constitution de l’Eglise).
Qu’est-ce qu’un archevêque métropolitain?
Le chef-lieu de la province ecclésiastique porte le nom de métropole. Le diocèse dont l’évêque est métropolitain reconnu par le port du pallium et porte le nom d’archidiocèse. L’archevêque métropolitain a autorité sur les évêques suffragants de sa province ecclésiastique, à l’instar de la province ecclésiastique du centre (PEC) qui regroupe l’archidiocèse de Brazzaville, les diocèses de Kinkala et Gamboma. L’insigne propre aux fonctions d’archevêque est le pallium, bande de laine que leur remet le Pape et qu’ils portent sur leurs vêtements liturgiques. En effet, le pallium est un bout d’étoffe en laine de brebis avec une petite bande et six étoiles noires, symbole du pasteur qui porte la brebis sur son épaule (Jean 10).

Pascal BIOZI KIMINOU