Après 20 ans d’épiscopat passés à la tête de l’archidiocèse de Brazzaville en qualité d’archevêque du lieu, avec ses 47 ans de sacerdoce, ses 38 ans d’épiscopat, soit 4 ans comme évêque auxiliaire de Brazzaville, 14 comme évêque résidentiel de l’alors nouveau diocèse de Kinkala. Il est le 5e archevêque de Brazzaville après NN.SS. Michel Bernard, Théophile Mbemba, le cardinal Emile Biayenda et Mgr Barthélémy Batantu. Pour avoir atteint 75 ans, la limite d’âge prescrite par le code de droit canonique en vigueur dans l’Eglise universelle, Mgr Anatole Milandou, archevêque émérite de Brazzaville à compter du 18 novembre 2021, a célébré la messe de son départ à la retraite dimanche 31 octobre 2021, à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville.

Mgr Anatole Milandou
Mgr Anatole Milandou

Ont concélébré cette messe NN.SS. Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), Victor Abagna Mossa, archevêque d’Owando, vice-président de la CEC, Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque coadjuteur de Brazzaville, administrateur apostolique de Dolisie, Miguel Angel Olaverri, archevêque de Pointe-Noire, Yves Marie Monot, évêque de Ouesso, Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma, Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo, Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, le père Andrea Giovita, chargé d’affaires à la Nonciature apostolique du Congo. Plusieurs prêtres venus de diverses structures de l’Eglise et de différents diocèses du pays ont concélébré au nombre desquels les abbés Antonio Mabiala, secrétaire général de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC), Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la CEC, Alain Loemba Makosso, vicaire général de Pointe-Noire, les pères Pascal Taty, vicaire épiscopal chargé de la pastorale d’ensemble, Brel Daouda Malela, vicaire épiscopal chargé de la vie consacrée, Cyriaque Onuoha, vicaire judiciaire de Brazzaville, l’abbé Nazaire Mabanza, délégué épiscopal à l’Enseignement catholique. Ont aussi communié à la joie de l’archevêque, les abbés Christel Barthel Ganao, Christophe Maboungou, recteurs des grands séminaires de Théologie, de philosophie et bien d’autres. On notait également à cette célébration eucharistique, la présence des membres du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo, conduit par le pasteur Juste Gonard Alain Bakoua, président de l’Eglise évangélique du Congo. Une présence très remarquée des Eglises de réveil conduites par le pasteur Germain Loubota.
Rehaussée de la présence de M. Anatole Collinet Makosso, Premier ministre, chef du gouvernement, la messe a connu la participation de nombreuses autorités civiles et militaires et de plusieurs personnalités politico administratives de divers rangs dont Mme Adélaïde Mougany, présidente d’honneur de la chorale Cardinal Emile Biayenda de la cathédrale Sacré-Cœur, ancien membre du gouvernement, le colonel Rémy Ayayos Ickounga, bienfaiteur ponctuel de l’Eglise de Brazzaville, M. Alexandre Bantsimba, frère aîné de Mgr Anatole Milandou, aux côtés des membres de la famille biologique du prélat à l’honneur, des religieux et religieuses de diverses congrégations et des fidèles laïcs venus de la quasi-totalité des paroisses de l’archidiocèse de Brazzaville, du diocèse voisin de Kinkala et d’autres diocèses du pays.

M. Anatole Collinet Makosso, Premier ministre, chef du Gouvernement, participant à la messe
M. Anatole Collinet Makosso, Premier ministre, chef du Gouvernement, participant à la messe

A la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur pavoisée et décorée aux couleurs du Vatican et du Congo, avec des chapiteaux blancs rayonnants, symbolisant les cérémonies grandioses, Mgr Anatole Milandou a célébré sa dernière messe en guise d’au-revoir au clergé et à la chrétienté de l’archidiocèse de Brazzaville. Il sera, à compter du 18 novembre prochain, archevêque émérite de Brazzaville, le deuxième dans l’histoire de l’Eglise de Brazzaville, après Mgr Barthélemy Batantu de vénérable mémoire.
En raison du contexte sanitaire particulier de la COVID-19 et en respectant les mesures barrières avec le port obligatoire du masque, la coordination des mouvements d’apostolat a instruit les curés des paroisses de ne déléguer que 50 chrétiens pour participer à cette messe d’au revoir.
En effet, il y a 20 ans, précisément le dimanche 1er avril 2001 en cette même Place mariale, Mgr Anatole Milandou prenait possession de ce siège archiépiscopal métropolitain de Brazzaville, en remplacement de Mgr Barthélémy Batantu. Ce 1er avril, au cours de son homélie, Mgr Anatole Milandou déclarait: «Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon (Matthieu 20, 28). Je suis venu par obéissance à l’appel de l’Eglise et du Christ qui, par la voix du Pape Jean-Paul II m’a élevé. J’écoute: Que dit le Congo, que disent les diocèses du Congo et leurs évêques; que disent l’archidiocèse de Brazzaville et ses chrétiens, ses prêtres, ses religieux et religieuses… ».
Dans son homélie du 31 octobre 2021, Mgr Anatole Milandou a remercié le Seigneur de l’avoir choisi au milieu des hommes, malgré ses limites et ses faiblesses pour lui confier l’épiscopat: «Au moment de passer la main à Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, qui deviendra, d’ici quelques jours seulement, le Pasteur propre de l’Archidiocèse de Brazzaville, au moment où je célèbre sur cette splendide Place Mariale une dernière messe pontificale, je voudrais m’acquitter d’un seul et dernier devoir: celui de dire merci. Merci à Dieu, mais merci aussi à notre Sainte-Mère l’Eglise, qui, à travers le Saint-Père et les Evêques du Congo, me jugèrent à l’occasion de la célébration du centenaire de l’Evangélisation du Congo, digne d’être associé à la succession ininterrompue de Pierre et de ses compagnons, pour jouir avec eux de la plénitude du sacerdoce ministériel. Merci également à vous tous prêtres, qui m’avez accueilli à bras ouverts comme votre ainé puis comme votre Père, depuis mon sacre au Stade Eboué, le 28 août 1983, en compagnie de Mgr Hervé Itoua, jusqu’à ce jour, à Brazzaville, comme à Kinkala. A vous tous donc, prêtres, religieux et religieuses, collaborateurs et collaboratrices dans le champ du Seigneur, je dis merci de tout mon cœur pour le travail que nous avons accompli ensemble. Comme Saint Augustin, je peux le dire: «Pour vous, j’ai été un Evêque, mais avec vous j’ai voulu rester un frère, un aîné», un guide bienveillant. Si pour les uns, j’ai été très bienveillant, pour d’autres trop exigeant, je peux vous rassurer que j’ai toujours agi avec le souci de prendre le plus grand soin du troupeau que le Seigneur m’avait confié et que j’ai gardé tout au long de mon très long ministère épiscopal, de près de 40 ans, le plus long à ce jour des Évêques congolais. Je vous dis merci pour m’avoir accompagné tout au long de mon ministère d’Evêque et d’Archevêque, par vos prières et par votre soutien multiforme, sans lesquels je n’aurais pas pu garder intact aussi longtemps le flambeau de la foi reçue des Apôtres.»
Après l’homélie a suivi la longue procession au cours de laquelle les paroisses et les individualités ont exprimé leur reconnaissance pour service reçu et leur sympathie à Mgr Anatole Milandou pour le temps passé ensemble et pour leur avoir transmis son expérience pastorale et leur avoir témoigné son affection paternelle. C’est le Premier ministre qui a clos cette longue procession en apportant son présent à l’archevêque de Brazzaville, en partance à la retraite.
La fin de la messe animée par la chorale diocésaine Mgr Barthélemy Batantu, les chœurs diocésain Les Amis du Grégorien et La Schola Populaire, a été marquée par plusieurs allocutions: celle du chargé d’affaires à la Nonciature apostolique du Congo qui a lu la lettre du Pape adressée à Mgr Anatole Milandou, l’intervention du Bureau exécutif diocésain de l’apostolat des laïcs (BEDAL), par M. Joseph Maloumbi, président du BEDAL, qui a déclaré après avoir repris les propos de Saint Augustin: «C’est à travers ce prisme que nous pouvons mieux qualifier la manière et l’esprit avec lesquels vous avez exercé la charge pastorale d’évêque diocésain de Brazzaville. Il n’a pas été nécessaire d’être psychologue, sociologue ou prophète pour repérer la candeur, l’humilité, la simplicité, la sincérité, le sens de l’écoute, la générosité, la compassion, la douceur, et la charité qui émanent de votre être intérieur. Vous avez pendant 20 ans, jours et nuits, durant offert sur l’autel de l’apostolat divin: vos temps, priorités, repos, désirs, santé, énergie, bref, tout votre être comme une hostie consacrée à Dieu». Puis a suivi l’allocution du représentant du clergé diocésain par le père Pascal Taty, vicaire épiscopal chargé de la pastorale générale et de la coordination des mouvements d’apostolat qui a affirmé: «Il y a 20 ans, le 1er avril 2001, ce n’était pas un poisson d’avril, mais une réalité vécue ce jour-là, un kairos, un temps plein de grâces.», tout en rappelant qu’«en 20 ans passés à la tête de l’archidiocèse de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou a ordonné 200 prêtres séculiers et plus de 100 prêtres religieux», avant de peindre le tableau des actions réalisées par le presqu’archevêque émérite.
Après l’intervention du père Casimir Moukouba qui a annoncé les dispositions pratiques de la fin de la messe, s’en suivie la brève intervention du président de la CEC ayant précédé l’ultime intervention de l’archevêque de Brazzaville qui a exprimé sa gratitude à tous et à chacun, à toutes les autorités civiles et militaires du pays présentes et absentes à cette messe, à la société Bensi pour avoir permis à cette mythique et traditionnelle place mariale de revêtir la plénitude de son authenticité, au ministre de l’intérieur et à ses collaborateurs pour service reçu dans différents domaines, avant de rappeler le prochain grand rendez-vous diocésain d’envergure nationale et internationale auquel sont conviés les évêques et archevêques des pays voisins et ceux de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC): l’installation de son successeur, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, comme archevêque de Brazzaville, le dimanche 21 novembre 2021, au stade Félix Eboué.

Gislain Wilfrid BOUMBA
et Pascal BIOZI KIMINOU