A travers une visioconférence et sous la modération du docteur Eliane Aurelie Mbende, Présidente de Youth Transforming Africa (Cameroun), Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, s’est entretenu avec la presse, mercredi 6 octobre dernier. C’était à l’occasion du lancement d’Africa Pulse, un rapport de la Banque mondiale sur les perspectives, économiques de l’Afrique. Pour lui, les bonnes perspectives économiques au sud du Sahara seront tributaires de l’adaptation du continent au changement climatique et à la vaccination contre la COVID-19.

Selon lui, alors que les pays sont encore plongés dans la crise de la COVID-19, la reprise économique reste fragile en Afrique. Les derniers développements, comme l’apparition de nouveaux variants, l’inégalité d’accès aux vaccins ou la réticence à se faire vacciner contribuent à encombrer des systèmes déjà vulnérables et à nuire à leurs performances. Il est de bon aloi d’accélérer le rythme de la vaccination, qui permet de libérer les économies africaines, pour la relance.
Mais pour Albert Zeufack, au-delà de la vaccination, les inquiétudes pour la croissance sont de deux ordres. Les pays africains, en raison de leur marge de manœuvre budgétaire limitée, n’ont pas pu injecter suffisamment de ressources pour pouvoir engranger une croissance et une reprise fortes. Donc, il faut accroître les financements pour qu’il y ait un taux de reprise économique plus important. Autre inquiétude: le changement climatique qui a un coût énorme pour les économies africaines. L’Afrique ne contribuant que pour moins de 4% à la pollution et aux émissions de gaz à effet de serre, subit le plus important coût du changement climatique. Si la température augmente de 0,5%, l’Afrique peut perdre jusqu’à 1% de son produit intérieur brut (PIB). Il faut donc mettre en place des réformes qui permettent à l’Afrique de s’adapter au changement climatique.
Il a insisté: l’Afrique subit de façon disproportionnée les effets dévastateurs du changement climatique. Mais malgré ces défis, les pays de la région Afrique ont su saisir cette occasion pour développer des réformes structurelles et macroéconomiques.
L’Afrique a néanmoins besoin de financements additionnels conséquents pour lutter contre les effets de la pandémie, de la crise climatique, pour garantir une reprise inclusive et solide.

Marcellin MOUZITA