Depuis Dimanche nous avons un nouvel Archevêque à Brazzaville. La cérémonie de son installation a été un symbole de belle communion de pays. Les croyants et les non-croyants, les autorités civiles et militaires, les fidèles de toutes les paroisses : bel exemple d’une Nation en symbiose autour d’un événement devenu celui de tous, au-delà des particularismes idéologiques, ethniques ou régionaux.
Mgr Anatole Milandou, qui nous quitte après 20 ans au service de l’archidiocèse, dit qu’il s’agit de diriger près de deux millions d’âmes, une population cosmopolite, diverse. Parfois cacophonique, elle doit pourtant, sous la houlette de son Pasteur, retrouver une symphonie de bonne marche pastorale vers son unité et la cohérence de son témoignage de chrétiens. Une page se tourne donc, une autre s’ouvre.
Avec Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou portant le bâton de Pasteur. Il a tracé sa feuille de route, qui insiste sur l’humilité et le service. A l’instar du Christ. Nous devons entrer dans la civilisation de l’humilité. Cette prescription est une exigence qui s’adresse à tous, prêtres comme laïcs dont les égos encombrants n’ont pas toujours facilité l’annonce et la diffusion de la Parole du Salut. Ni la coexistence fraternelle. Ou ecclésiale.
Mgr Manamika vient dans les dispositions de nous réveiller tous et de ne pas dormir sur nos lauriers, ni de nous adonner, a-t-il insisté, à notre jeu favori de la paille et de la poutre. Nos poutres, nous devons en prendre conscience. De se le voir rappeler par un Pasteur dynamique, nous insufflera sans doute du dynamisme aussi. Ou nous invitera à nous inspirer du sien.
Une ère nouvelle s’ouvre avec la venue de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou. Elle s’inaugure par le respect des délimitations de pouvoir entre le sacré et le profane. Entre ce qui est de César et ce qui est de Dieu : les évêques ont dit leur gratitude au Chef de l’Etat, au Premier ministre et au Gouvernement ; ils ont témoigné de l’embellie de leurs rapports qui doivent tous tendre vers le bien de tous. Chacun dans le champ de compétences qui lui est reconnu.
De temps en temps, ces relations traversent une période de bourrasque et d’incompréhensions, mais au finish la sérénité remet tout en place. Sans doute que les coups de chauffe ne cesseront pas, mais il y a toujours à se convaincre que l’Eglise, experte en humanité, ne peut pas faire à moins de défendre les humbles. Mais, composée de citoyens aussi, elle sait se mettre à sa place de respect des institutions. Même quand celles-ci prennent leurs aises avec les réalités sociales qui nous assaillent et y ajoutent.

Albert S. MIANZOUKOUTA