Une délégation du ministère de l’Economie forestière a procédé samedi 18 décembre 2021 à Brazzaville, à une visite des zones opérationnelles du projet Végétalisation des zones sensibles aux érosions (PVZSE) pour en réduire l’impact. Ce projet est placé sous la tutelle du ministère de l’Economie forestière.
La délégation était conduite par Tsiba Mouaya, conseiller à l’afforestation et au reboisement de la ministre de l’Economie forestière, en compagnie de plusieurs cadres dont, entre autres, Christian Brice Batékiba, attaché à l’afforestation et au reboisement au ministère et coordonnateur du PVZSE. Cette visite a coïncidé avec celle du maire de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba à Madibou, qui touchait du doigt les difficultés auxquelles sont confrontées les arrondissements de Brazzaville.
La visite s’est déroulée à Mansimou, Mayanga (où la principale route desservant la zone a failli être coupée par une érosion déclarée depuis plus d’une année) et au quartier Grillage à Ngoko, non loin de l’arrêt de bus Maison blanche. Tous ces sites sont dans le 8e arrondissement Madibou. La visite s’est terminée au quartier Nkombo où plusieurs zones sont menacées par les érosions. De nombreuses familles y ont déjà perdu leur habitation. Malgré l’ampleur inquiétante des érosions dans ce quartier, la pratique de la végétalisation du projet est arrivée à stabiliser le sol. Une pratique qui rassure des habitants qui résistent encore.
Au premier site visité, Tsiba Mouaya a apprécié le travail accompli par le projet. «Ce site de Mayanga est pour nous une grande réussite, parce qu’on était en train de perdre la voie. Après plusieurs discussions, nous avons pu définir quelle méthode utilisée pour vaincre cette érosion. Il a fallu remettre d’abord la canalisation pour permettre à l’eau de circuler normalement, avant de pouvoir végétaliser. Ce projet a réussi à maintenir la voie. Ce qui est regrettable et déplorable, c’est l’incivisme du fait que les populations viennent jeter les immondices sur les zones déjà plantées. Ces ordures étouffent, empêchent en effet la croissance et l’évolution des plants parce qu’ils créent un travail de microorganisme, en provoquant de la chaleur». Christian Brice Bakétiba, responsable du projet a indiqué sur les réalisations du projet depuis plus d’un an. «Nous sommes déjà dans tous les arrondissements de Brazzaville. Par exemple, pour l’érosion du quartier Grillage à Ngoko qui a menacé la route nationale n°1, le travail se réalise normalement. Je suis très ravi du travail des techniciens. Mais, nous allons tenir une réunion de sensibilisation des populations avec les administrateurs-maires pour leur faire comprendre l’utilité de ce qui se fait afin qu’elles s’approprient le travail».
Ildevert Madel Mounkala Mabanza, superviseur du projet à Brazzaville, a ainsi éclairé le public sur le choix des sites: «Nous avons d’abord fait un travail d’identification des sites sensibles. Nous avons commencé par dégager les ordures et remblayer le lieu avec la terre contenue dans les sacs afin de stabiliser l’endroit pour donner la forme. Nous avons ensuite planté le vétiver et le bambou.»
Le maire de Brazzaville Dieudonné Bantsimba, en visite, à Madibou, a assuré: «Nous étions en visite de terrain, je puis vous dire qu’avec la ministre de l’Economie forestière nous travaillons sur ce genre de projet de végétalisation surtout sur les points érosifs de la ville pour essayer de les endiguer car les érosions posent beaucoup de problèmes», se dit satisfait. Pour sa part, Freddy Emouengué, un habitant de Nkombo, a demandé au Gouvernement à travers ce projet d’intensifier des efforts. «Quand je vois le reboisement qui est fait avec le vétiver et le bambou, je salue le projet. Mais, des efforts restent encore à fournir».
Dieudonné Edgard Okemba, technicien du projet, a expliqué que la végétalisation a stabilisé la vitesse de la progression de l’érosion par des eaux pluviales avec la lutte biologique mise en place.

Philippe BANZ