48 ans déjà depuis que le Cardinal Emile Biayenda a été assassiné, le 22 mars 1977, par des hommes en armes venus le chercher à sa résidence de l’archevêché pour l’emmener à la montagne de Djiri qui porte actuellement son nom. Pour la commémoration des 48 ans de son martyre, une neuvaine, du 13 au 21 mars 2025, a eu lieu dans toutes les paroisses. Le clou a été la messe célébrée le samedi 22 mars dans l’après-midi, à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur, prise d’assaut par de nombreux fidèles laïcs qui ont bravé la fraîcheur de la pluie qui s’est abattue sur la ville aux environs de 11 heures.

Ils étaient venus des paroisses, des localités environnantes et du diocèse de Kinkala, arborant pour certains, le pagne du Cardinal imprimé lors de la 40e commémoration et pour d’autres, l’uniforme habituel de leur mouvement d’apostolat respectif.
L’eucharistie a été présidée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, concélébrée par NN. SS Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon; Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala et de la Province ecclésiastique du centre (PEC); des abbés Vivien Carol Etouolo et Jean-Baptiste Ngoyi Ngoma, secrétaires et gestionnaire de la CEC; Christel Barthel Ganao et Christophe Maboungou, recteurs des grands séminaires de théologie Cardinal Emile Biayenda et de philosophie Mgr Georges Firmin Singha; Vincent Massengo, vicaire général de Brazzaville. De nombreux prêtres ainsi que des religieuses, des autorités civiles et militaires y ont pris part. Mme Arlette Soudan Nonault, ministre de l’environnement, du développement durable et du bassin du Congo; des ambassadeurs de France, Claire Bodonyi, du Venezuela et du Cameroun étaient parmi les participants. La chorale diocésaine Mgr Barthélémy Batantu, la scholas populaire et les amis du grégorien se sont relayés à tour de rôle pour égayer le peuple de Dieu par des belles mélodies.

Dans l’homélie d’une dizaine de minutes, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a indiqué que «la mémoire du don de vie du Bon Cardinal Emile Biayenda est entrée dans l’universalité et a dépassé les frontières nationales. Il n’est plus Congolais et ne vous accaparez pas de lui. D’ailleurs, son appel pathétique est une illustration, un appel lancé à l’occasion de la rencontre avec les responsables du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo, peu avant son enlèvement et son assassinat le 22 mars 1977. «A tous nos frères croyants, du nord, du centre et du sud, en souvenir du président Marien Ngouabi, nous demandons beaucoup de calme, de fraternité et de confiance en Dieu, Père de toutes races et de toutes tribus, afin qu’aucun geste déraisonnable ne puisse compromettre un climat de paix que nous souhaitons tous». En effet, la mort du Cardinal Emile Biayenda est intervenue dans des circonstances nébuleuses de l’époque, mais sa foi est toujours enracinée en Jésus. Sur ta parole, je jetterai le filet, devise du Cardinal extraite dans le texte de Luc 4. 48 ans après, de nombreuses personnes de divers rangs bénéficient de ses bons fruits. Je ne parle pas beaucoup et je laisse la place aux témoignages et pour aujourd’hui, nous avons sélectionné deux. Le but des témoignages n’est pas d’influencer qui que ce soit, il appartient au peuple de Dieu d’apprécier», a dit l’archevêque.
Comme en 2023 et en 2024, cette fois ci, la chrétienté de Brazzaville a aussi écouté les témoignages de deux femmes, l’une de l’Eglise évangélique du Congo, qui a vu le corps physique du Cardinal intact en la cathédrale Sacré-Cœur alors que la tombe reste hermétiquement fermée. L’autre femme, d’obédience catholique, souffrant de la maladie de foi et du bras guéri par le Cardinal qui lui est apparue.
Avant la fin de la messe, le nonce apostolique a remercié le peuple de Dieu venu très nombreux à la Place mariale pour prier afin que la cause de béatification et de canonisation du don de vie du Bon Cardinal aboutisse. «Par votre présence remarquable, vous avez manifesté votre amour envers votre pasteur Emile Cardinal Biayenda. Soyez aussi remercié pour vos prières adressées au Pape François pour sa guérison et pour qu’il retrouve sa santé».
Pascal BIOZI KIMINOU