L’année possède son rythme qui semble immuable chaque année. Cette fête nous jette, par millions sur les routes, en une sorte de pèlerinage. Poussés par un devoir de mémoire, nous franchissons des centaines de kilomètres parfois, pour aller fleurir les tombes de nos parents, ou de nos proches en une démarche de respect. Ainsi, dans l’espace d’une journée, faisons-nous taire nos préoccupations du moment, pour tourner nos pensées vers celles et ceux qui nous ont précédés, auxquels nous attachent les liens du sang ou de l’affection.

Pour nous chrétiens, la célébration des saints, de tous les saints, y compris ceux de nos familles – précède et donne sens à la fête des morts.
Cependant, ce n’est pas uniquement l’image de nos morts qui nous revient en mémoire, mais plutôt l’existence même d’une communion des saints, qui nous devient palpable. La Toussaint est ainsi l’un de ces moments où nos expériences humaines rejoignent ce que nous dit notre foi.

Savoir distinguer la Toussaint de la commémoration des défunts Historique
Le plus souvent, un amalgame est fait entre la fête de tous les saints et le jour de la prière pour les défunts.
Depuis le XIXe siècle, il est de tradition de fleurir les tombes à la Toussaint, comme jour férié propice aux déplacements pour se recueillir en souvenir des personnes aimées qui nous ont quittées. C’est là une bonne manière pour nous les vivants d’honorer la mémoire des défunts de nos familles, de renouer les liens avec ceux qui nous ont précédés. Mais comment ne pas faire de confusion entre le 1er et le 2 novembre? Entretemps, il faut savoir que la fête de la Toussaint et la commémoration des morts, le jour suivant, ne tirent pas leurs origines des textes bibliques.
En effet, la Toussaint fut instituée par l’Église entre le IVe et le IXe siècle, en réponse à la situation de l’époque. Cependant, après les persécutions, l’Église a voulu se souvenir de tous ceux qui ont offert leur vie à cause de leur appartenance au Seigneur Jésus. Une fête de tous les martyrs a donc été instituée pour la première fois à Antioche en Orient, le 13 mai, à partir du IVe siècle. Au VIe siècle, cette fête s’est diffusée à Rome à l’occasion de la transformation du Panthéon, temple païen consacré à tous les dieux, en une église dédiée à tous les martyrs sous le nom de «Sainte-Marie-des-Martys».

Feu Abbé Paul MBON
Prêtre du Diocèse de Ouesso
Publication à titre posthume