La Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) a tenu le 7 janvier 2023 une conférence-débat pour partager leurs expériences avec l’Agence française anticorruption (AFA) sous le thème: «L’approche française et congolaise de lutte contre la corruption». C’était sous la supervision d’Emmanuel Ollita Ondongo, président de la HALC, en presence de Charles Duchaine, directeur de l’AFA, et d’Emmanuely Ludovic François Frédéric, président de l’ONG Croissance Peace. A l’issue de cette conférence, un mémorandum d’entente a été scellé entre les deux institutions.

Deux sous-thèmes ont été exposés sous la modération de Germain Loubota. Le premier sur «l’écosystème de lutte contre la corruption au Congo: évolution issue de la réforme», présenté par Martin Djouob, chef du département de la planification, du suivi-évaluation et du contrôle interne à la HALC. Le second a porté sur «la maîtrise du risque de corruption des acteurs publics et économiques: la méthode de l’Agence française anticorruption (AFA)», par son directeur Charles Duchaine, magistrat.

Les conférenciers
Les conférenciers

Dans son exposé, Martin Djouob a expliqué que la corruption active est le fait pour toute personne de proposer à un agent public ou à un élu un avantage pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de ses fonctions. La corruption passive, a-t-il dit, est le fait, dans le secteur public et privé, que tout agent accepte d’un usager un avantage illégal. La corruption gangrène des économies nationales; elle est un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de développement, une déperdition des ressources financières imputables aux flux financiers illicites (FFI). Le défi principal, a-t-il souligné, est de renforcer la lutte contre la corruption dans tous les secteurs afin de rendre disponibles toutes les ressources nécessaires pour le développement et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Charles Duchaine, de son côté, a déclaré que les acteurs publics et économiques doivent avoir la maîtrise du risque de corruption. Tous les pays au monde connaissent la corruption. En France, la corruption qu’on recoupe est celle de la partie d’influence, de la concussion, le favoritisme. Dans tous les cas, ça se traduit par le détournement de l’argent public. Il a insisté sur les vertus de la sanction: «Il faut sanctionner le corrompu et les corrupteurs et il faut faire de la publicité à ces décisions. La prévention est très importante et fondamentale. Il faut travailler à la sensibilisation des populations, changer de mentalité; former les fonctionnaires de l’Etat et les élus; les entreprises pour lutter contre ce fléau», a-t-il dit.
Le directeur de l’AFA a fait savoir que la France a imposé aux grandes entreprises et aux acteurs publics des mesures de prévention de lutte contre la corruption à tout moment.

Protocole d’accord
La Haute autorité de lutte contre la corruption (HALC) et l’Agence française anticorruption (AFA) ont signé un mémorandum d’entente pour booster le processus de prévention et de lutte contre la corruption. Les documents ont été paraphés par Emmanuel Ollita Ondongo, président de la HALC, et Charles Duchaine, directeur de l’AFA.
Selon le mémorandum d’entente, les deux parties font la déclaration de volontés réciproques à haute valeur éthique, sans effet juridique contraignant, de réaliser à l’avenir les procedures nécessaires à la conclusion d’un protocole d’accord. La coopération envisagée a pour objet de définir le cadre dans lequel l’AFA et le HALC souhaitent travailler pour la mise en place d’une collaboration multiforme, concourant à la lutte contre la corruption, à l’échange d’expériences et à l’assistance mutuelle sur les questions techniques. Les deux structures s’engagent aussi à tout mettre en oeuvre pour une meilleure coordination des actions en vue d’atteindre les objectifs du present mémorandum.
«La signature de cet accord de coopération permettra aux deux institutions de disposer d’une plateforme d’échanges, d’expériences et de coopération multiforme. Ce partenariat de coopération boostera le processus de prévention et de lutte contre la corruption engagée par la République du Congo», a déclaré le président de la HALC.
Au terme de cette cérémonie, Charles Duchaine a remis à Emmanuel Ollita Ondongo une médaille de l’AFA pour symboliser le memorandum.

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA