Le Secrétariat permanent du conseil consultatif de la société civile et des ONG a organisé mardi 4 août, à Brazzaville une journée de formation à la COVID-19 au profit des Organisations de la société civile (OSC), membres de cette plateforme, pour qu’elles soient à même de répondre aux préoccupations des populations sur le terrain de la sensibilisation à l’échelle communautaire.

Paul Kampakol, coordonnateur des OSC, a souligné: «la stratégie veut qu’on étudie avant pour pouvoir faire face à l’ennemi invisible. Dans notre plan d’action, nous avons prévu une formation avant d’aller sur le terrain. Aujourd’hui, nous avons besoin d’autres connaissances pour mieux affronter la COVID-19 puisqu’il nous est reproché sur le terrain d’affronter un ennemi qu’on ne connaît pas.»
La représentante du secrétaire permanent du conseil consultatif de la société civile et des ONG, Mme Rosalie Bianga Vouka, ouvrant la session de formation, a déclaré que la riposte contre la COVID-19 est loin de donner satisfaction. La tendance épidémiologique demeure croissante et inquiétante. Plus de 3.000 cas positifs, notifiés à Brazzaville et à Pointe-Noire comme épicentres de la pandémie. ‘’Il paraît dès lors nécessaire d’évaluer les actions menées, la perception des populations à ce jour sur l’application des mesures de prévention édictées, en vue de réajuster s’il le faut nos stratégies d’action et des suggestions utiles à formuler auprès des décideurs.’’
Animé principalement par le médecin colonel Aristide Gilbert Nianga, spécialiste et chercheur de premier degré en hygiène et épidémiologie, l’atelier sur la ‘’Prévention primordiale et primaire contre la maladie à COVID-19’’, a eu pour but d’en savoir plus sur le virus pour mieux le combattre. Et pour objectifs de mettre en relief une stratégie d’intervention sanitaire de portée collective, une communication sociale; de faciliter l’émergence de la perception du risque biologique et de mettre en place les référents ou agents anti-COVID-19 dans toutes les agglomérations.
Suivant une approche pédagogique, le formateur s’est appesanti sur l’aperçu de la maladie à COVID-19, l’approche conceptuelle, les fondements épidémiologiques, les sujets à risques, les mesures barrières, les mesures hygiéno-diététiques, la conception et le renforcement des codes de biosécurité.
‘’La COVID-19 est une maladie émergente, respiratoire, infecto-contagieuse à point de départ haut, avec une complication respiratoire basse: la pneumonie à COVID-19. Elle est une zoonose avec une transmission interhumaine frontale (face à face) à moins d’un mètre de distance entre la source infectante et l’hôte susceptible’’, a-t-il fait savoir. Son incidence dans le monde est de 18.000.000 cas et de près de 690.000 décès à la date du 3 août 2020. Son taux de létalité est de 3,83% et celui de guérison de 59,38 %.
Au Congo, son incidence est de 3.546 cas; 58 décès et 1.589 guéris. Son taux de létalité est de 1,63% et celui de guérison de 44,81%.
Nombre de facteurs font le lit de cette pandémie. Entre autres, les facteurs démographiques et comportementaux (surpopulation…), les facteurs industriels et technologiques (les nouvelles méthodes de récolte et de culture, certains procédés médicaux (transplantations, greffes et transfusions…), le développement économique et l’appropriation déraisonnée des terres (déforestation irrationnelle exposant les populations à moult zoonoses: Leptospirose, rage, fièvre jaune); les facteurs migratoires, etc.
La COVID-19 a une forme expressive duale: elle est à la fois individuelle et communautaire.
Sur le plan individuel, la maladie est soit inapparente, c’est-à-dire qu’elle correspond avec la période d’incubation de la maladie qui est hautement contagieuse (30 à 60% des patients), soit incomplète en se traduisant par une banale grippe (irritation nasale) ou sous une forme complète ou manifeste avec des symptômes (rhinorrhée, obstruction nasale, toux, fièvre supérieure à 38° C, gêne respiratoire, fatigabilité et myalgie, anosmie, agueusie), ou encore sous une forme hyper-aigüe (atteinte neurologique, insuffisance rénale aigüe, défaillance multi viscérale, mort (20%)). Sous forme communautaire, elle se manifeste par des cas isolés, l’endémie, l’épidémie et la pandémie.
La COVID-19 se transmet selon les scientifiques par voie respiratoire (postillons à 1 mètre. aérosols à plus de 4 mètres), contact dermique et muqueux (yeux), ainsi que par voie digestive, verticale et sexuelle
Les personnes du troisième âge et obèses ou ayant séjourné dans les contrées touchées, les sujets non sensibilisés, les femmes enceintes, les sujets immunodéprimés, les malades chroniques (les diabétiques, les insuffisants rénaux, les drépanocytaires, les hépatopathes, etc.), les sujets privés de perception du risque biologique, les sujets en précarité d’hygiène environnementale et individuelle, les agents de santé, tout comme les sujets des groupes sanguins A et B, etc., sont les sujets à risques.

Que faire en attendant
le vaccin salvateur?

A la maison, au travail comme dans le quartier, il faut respecter les mesures barrières et d’hygiène: laver régulièrement ses mains; ne pas se serrer la main les uns et les autres, bien porter son masque ou sa visière, éviter la promiscuité, nettoyer les commodités de la restauration après usage; ne jamais acheter des masques vendus çà et là, éviter la promiscuité (attroupements), respecter la distance protectrice dans la mesure du possible… A cela, il faut ajouter des mesures hygiéno-diététiques qui boostent le système immunitaire, en consommant boissons (jus de mangue et papaye, thés riches en anti-oxydants, infusion de gingembre) et aliments alcalifiants: légumes (légumes verts, céleris, chou, concombre), fruits (avocats, carottes, noix de coco), etc.

Viclaire MALONGA