Nous fêtons avec ce numéro les 70 ans de notre fondation. En 1952, ce pays n’était pas celui qu’il est aujourd’hui : il n’avait pas de stade digne de ce nom, pas d’université, pas de route asphaltée pour le traverser, pas un seul médecin congolais, pas même un Evêque du pays…
En 70 ans de vie, La Semaine Africaine a vu défiler une histoire contrastée, faite d’avancées et de reculs tressant la trame de ce que ce pays et cette sous-région sont devenus ensuite. Ce journal est le témoin fidèle de ce qui a conduit aux indépendances, aux errements politiques qui ont suivi et qui ont mis aux prises, parfois férocement, les fils et les filles d’un même pays pour un pouvoir que les uns ont voulu conserver, et les autres conquérir.
La Semaine Africaine a accompli ses 70 ans le 4 septembre dernier. Mais comme une semaine plus tôt nous avions porté en terre un membre de notre rédaction, nous ne voulions pas mélanger joie et recueillement pour ce troisième confrère que nous avons perdu en l’espace d’un an. Nous sommes heureux de partager avec vous aujourd’hui la joie de cet anniversaire. Nous sommes fiers d’être restés des hommes et femmes de plume au service d’une information indépendante, guidée par les valeurs de l’évangile.
C’est ainsi que nous sommes restés au-dessus de la mêlée malgré les difficultés. Mais, nous l’avons dit à plusieurs reprises, fêter un anniversaire, c’est regarder le passé en visant l’avenir. Que serons-nous dans les 30 prochaines années, à 100 ans accomplis ? Nous ne pouvons le savoir. Mais nous pouvons émettre des souhaits qui se réaliseront avec l’appui de ceux qui nous lisent depuis 1952 et qui continuent de nous faire confiance. La concrétisation de ces souhaits passera par les contraintes que nous imposera le contexte d’un pays où la liberté d’expression est parfois en titubance.
Nous serons ce que l’affirmation des valeurs démocratiques à confirmer nous aidera à faire dans cet espace. Notre passage obligé au numérique, dans l’édition et dans l’archivage de nos numéros, est le cap que nous visons aborder de manière harmonieuse. Fasse Dieu que la rédaction de 2052 fasse traverser à celle qu’une de nos stagiaires appelle «grand-mère» le cap des rhumatismes actuels sans trop d’accrocs.

Albert S. MIANZOUKOUTA