De nouvelles unités de production sont venues enrichir le tissu industriel congolais. Une distillerie produira de l’éthanol à Nkayi, et une usine sortira du bio-carburant à Loudima, fruit du partenariat avec l’italienne ENI. Inutile de souligner tout le positif que nous tirerons de ces deux installations à l’heure où l’air du temps est au respect de l’environnement et à l’encouragement vers des énergies vertes, moins agressives pour le climat de la planète. Le Congo se montre donc révolutionnaire sur ce terrain, lui dont l’économie repose essentiellement sur le pétrole et le gaz, énergies fossiles.
C’est donc une certaine avancée et un gain de temps sur la préservation de la biodiversité et un pas de plus dans l’utilisation de produits agricoles locaux, essentiellement la canne à sucre et l’huile de tournesol. Nkayi et Loudima deviennent des points de référence. Si, au moins, trois ou quatre autres points de production du genre pouvaient venir soulager le fardeau du chômage des jeunes ! Si au moins des points de fixation de la jeunesse rurale pouvaient ainsi sortir de terre !
Il est permis de rêver, mais pas au point d’oublier la réalité implacable: nos usines et nos structures économiques fonctionnent difficilement au-delà du jour de l’inauguration. Une année après, la rouille, pourtant prévisible, commence à bloquer les articulations de fer; à générer des rhumatismes mécaniques; à faire toussoter et vaciller l’ensemble métallique pimpant du jour. Les usines Sotexco, Impreco, Huileries de Mokeko, barrage du Djoué ont commencé par-là pour finir en squelettes de ferrailles. Prendre soin de son outil de travail ne semble pas inscrit dans l’ADN du Congolais!
Mais il faut ajouter une autre de nos tares implacables: la mauvais administration. Les unités de production comme les Sonavi, Socavilou et autres Fermes bovine ou porcine de renom se sont effondrées du jour au lendemain parce que rongées de l’intérieur: détournements, trafics d’influence, mégestion et prépondérance du politique ont conduit au cimetière des projets pourtant aboutis.
Albert S. MIANZOUKOUTA