Nous sommes réconfortés de voir que, malgré bien des turpitudes, et parfois des comportements qui annoncent plus une insouciance de l’humain, et bien près de trente ans de marxisme repoussant Dieu, nos hommes et femmes politiques continuent de se confier en l’immanence. C’est rassurant de savoir que nos hommes et femmes politiques continuent de cultiver la crainte de Dieu, de marquer leur confiance en Dieu, qu’ils n’ont pas perdu la foi.
Ainsi, se confiant à nos confrères de TV5 monde le 20 février dernier à l’issue du dernier sommet entre l’Union Africaine et l’Union Européenne, le Président de la République a abordé plusieurs questions d’actualité brûlante. Sur les droits de l’homme, les prisonniers politiques, les coups d’Etat en Afrique de l’Ouest, il a répondu à toutes les questions. Il a été posé, calme, par moment malin et jouant sur les mots.
A la fin de l’interview, il s’est vu demander ce qu’il en était de son futur: «Vous envisagez une sortie, une retraite?». La réponse du Président a été toute de finesse et de sagesse énigmatique: «C’est Dieu seul qui sait». Il n’y a pas manière plus ferme et plus nette de renvoyer les impatients à leurs études. De répondre sans répondre. La prochaine élection présidentielle chez nous se tiendra dans 4 ans.
Le Président a tout le temps de penser à la suite d’une possible re-candidature. Et le fait qu’il nous dise en peu de mots qu’il ne s’en préoccupe pas, laissant à Dieu le soin de (faire) savoir, nous indique qu’il n’y a pas le feu. Sans doute. Mais nous sommes ici en politique. Et tous ceux qui, autour de lui, font du bruit et font mine de l’applaudir, savent bien que leur but ultime est de s’impatienter autour de lui.
Le pays est calme, c’est vrai. Les difficultés que nous éprouvons sont celles de tout Etat africain éprouvé par la pandémie du coronavirus, une poussée inflationniste, une reprise poussive et quelques petits tracas dont nous n’avons pas l’exclusivité. Avec, ici et là, des fâcheries qui affectent quelques secteurs marginaux quoique bruyants. Tout est calme et normal. Evoquer des sujets qui n’ont aucun caractère d’urgence, c’est nous rappeler que nous avons le temps avec nous et que notre horizon n’appartient, justement, qu’à Dieu.

Albert S. MIANZOUKOUTA