Le mardi 14 janvier 2025, l’abbé Albert Nkoumbou (ya Sourire) a soufflé ses 70 bougies. Une messe d’action de grâces a été dite à son intention, en la chapelle des sœurs du Sacré Cœur de Jésus et de Marie, à l’évêché. Elle était célébrée par l’abbé Joachim Loumouamou, curé de la cathédrale Sainte Monique de Kinkala. Désormais septuagénaire, l’abbé Albert Nkoumbou répond aux questions de l’abbé Guy Roland Mouyamba.

* Abbé Sourire, bonjour! On vous appelle communément par votre petit nom ou sobriquet,«Ya Sourire». Pourquoi l’avez-vous pris?
**Je ne l’ai pas pris de moi-même. Mon nom est Nkoumbou et mon prénom, Albert. En classe de seconde et de première, au séminaire Saint Jean, j’aimais faire des poèmes et écrire des théâtres. Un jour, j’avais fait une présentation en présence de Monsieur l’abbé Louis Badila et maître Placide Lenga. Monsieur l’abbé Louis Badila de me dire alors: «A partir de ce que tu écris et ce que tu sais de toi-même, tu vas t’appeler Sourire». Puis il en parla à monsieur l’abbé Michel Nkouaya qui fut directeur du séminaire. Et c’est comme ça que c’est parti.

* Vous commémorez aujourd’hui vos 70 ans d’âge. Cela nous fait penser à ce que dit le psalmiste (quelque part): «Le nombre de nos années, soixante-dix» puis il ajoute: «Quatre vingt pour les plus vigoureux». Avez-vous encore de la vigueur dans votre ministère de prêtre?
** Normalement, la vigueur, il y en a toujours puisqu’il y a quelques années, je suis allé donner des cours à Liambo à des prêtres qui avaient trente ans et moi j’en avais plus. J’étais allé donner le cours sur le psaume ( ). Le psalmiste que vous évoquez dit cette expression dans le psaume 89(90), 10, voulant parler de la fragilité de l’homme. La vigueur, j’en demande au Seigneur tous les jours, par la communion. Je dis toujours: «Communion na yaka», je prie et je mange. Donc la vigueur, il y en a toujours. On me donne encore des responsabilités, et le Seigneur me donne toujours la vigueur. Le prêtre devait avoir la vigueur jusqu’à sa mort.

* Vous avez eu des fonctions importantes dans l’Eglise catholique qui est au Congo-Brazzaville en général et dans le diocèse de Kinkala en particulier. Pouvez-vous nous en refaire le parcours?
** Oh, il serait trop long! Je suis parmi ceux qui étaient…dans le diocèse. Bref. Je suis enseignant. Comme prêtre, j’ai été secrétaire de l’archevêque (Barthélemy Batantou), j’ai été professeur de philosophie à Zoungoula, j’ai été responsable au centre Paul Biechy, j’ai enseigné à Mbamou. Après, Mgr Barthélemy Batantou m’a envoyé faire des études à Rome. Je suis parmi ceux qui ont été les aînés dans le diocèse de Kinkala, j’ai enseigné à l’université catholique de Yaoundé, j’ai travaillé comme secrétaire à la conférence des évêques d’Afrique de l’Ouest dans le cadre du Renouveau charismatique catholique, j’ai été professeur des saintes écritures au grand séminaire de théologie Cardinal Emile Biayenda de Brazzaville…

* Quelle est votre spécialité?
** Je suis exégète. Ma spécialité est surtout au niveau du Nouveau Testament. D’ailleurs, mon directeur des études, Noël Aletti, est toujours vivant, il vient même de m’envoyer un message de souhait d’anniversaire. En gros, je suis bibliste.

* Abbé Albert Nkoumbou, ce jour, mardi 14 janvier 2025, jour de votre anniversaire de naissance fait une heureuse coïncidence, j’ose dire, avec la mémoire du Cardinal Emile Biayenda, et pour lui, vous avez été justement nommé vice-postulateur pour sa cause. Comment assurez-vous cette charge et quelles sont vos attentes?
** Vice-postulateur, je l’ai fait jusqu’à ce jour puisque la cause est arrivée à ce stade que nous appelons «La positio». Maintenant, nous attendons que le collège des cardinaux la lise puis on fera une convocation pour défendre la thèse. En tant que vice-postulateur, j’avais déjà fini mais de temps en temps pour l’une ou l’autre chose et je me suis toujours rendu disponible à cet éclairage. Pour ce qui concerne le Cardinal Emile Biayenda, je suis toujours disponible à être une personne ressource pour les choristes, les mouvements d’apostolat, les fraternités, bref, toutes les entités afférentes à lui. Les attentes sont que nous priions comme l’on prie pour toutes les causes. Toutefois il ne faut pas se mettre dans la tête que c‘est demain sa béatification, car les causes, il en y a, même celles qui peuvent dater de deux ou trois siècles. Ce qui est bien, c’est que la cause du Cardinal Emile Biayenda est bien reçue au Vatican, à Rome et même dans certaines parties de l’Italie et de la Suisse. Il faut continuer à beaucoup donner de témoignages. J’encourage à propos, les gens qui composent des chants, qui écrivent des livres et même qui peuvent faire des films sur le Cardinal Emile Biayenda. Ça, c’est aussi un travail.

* Dans le diocèse de Kinkala, l’évêque vous a confié la responsabilité de la formation permanente des prêtres et des laïcs. Comment assurez-vous cette charge, en êtes-vous satisfait?
** Oh, ben! Moi, je suis toujours satisfait. Tout à l’heure, pendant la messe, l’abbé Loumouamou l’a bien dit dans son exhortation. Je suis enseignant, de l’école primaire à l’université, j’ai été catéchiste. Dans le diocèse de Kinkala, j’assure effectivement la formation des prêtres et des laïcs. Mais cette fois-ci, officiellement, Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, notre évêque, m’a adjoint des prêtres pour m’aider: les abbés Bertin Foueti, Victor Miakanzaba et Barthélemy Bassoumba. Ce qui fait que nous soyons maintenant une équipe de quatre prêtres et nous nous partageons les tâches dans les cinq doyennés du diocèse. Voilà ce qui en est pour la formation permanente.

* Abbé Albert, vous êtes le doyen des prêtres présents dans le diocèse et résidant à Kinkala. Quel message adressez-vous à vos cadets et confrères prêtres et aussi au peuple de Dieu qui est dans le diocèse de Kinkala?
** Les doyens qui restent en vie sont: Mgr Anatole Milandou, les abbés Joseph Yongolo Nkeoua, Olivier Massamba et moi. Sur les six, nous sommes restés quatre. Pour le moment, je suis resté le seul dans le diocèse, l’abbé Olivier Massamba étant à l’université catholique de Pointe-Noire.
Le message, c’est lequel? «Prêtre de Jésus-Christ, je regarde la Croix! Il faut redonner la vie à l’Eglise, pour notre diocèse. Il faut regarder la croix pour être prêtre de Jésus-Christ autrement, on tombe dans des choses qui ne sont pas ce que nous voulons du prêtre dans le diocèse de Kinkala». Priez aussi pour moi.

Propos recueillis par
l’abbé Guy Roland
Mouyamba