La Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers demande aux autorités compétentes, notamment au ministre des Affaires étrangères et des Congolais de l’étranger, de déclarer persona non grata Théoneste Mutsindashyaka, ambassadeur du Rwanda en République du Congo, pour des propos qu’elle juge injurieux envers les Congolais. C’était au cours d’un point de presse donnée, samedi 24 août 2024, au siège de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).
Mme Nina Cynthia Kiyindou Yombo, directrice par intérim de l’OCDH, Cherotti Blanchard Mavoungou, président de l’ARPA2DH, Geodefroid Banga, chargé des programmes à l’OCDH et Bertrand Menier Kouninga, coordonnateur du Mouvement Le-Ras-Le Bol étaient les animateurs de ce point de presse. Le diplomate rwandais aurait déclaré dans les médias que «les Congolais opposés au projet de cession ou de vente des terres sont des destructeurs de la relation rwando-congolaise». Il a promis «de faire de la pédagogie au peuple congolais». Le 11 juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de ce pays avait déclaré que «la polémique autour de cet accord a été créée, alimentée et entretenue par des groupes politiques».
Ces prises de paroles sont qualifiées de discourtoises envers les Congolais et d’immixtion arbitraire dans les affaires intérieures du Congo. Pour la Coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers, elles sont révélatrices du mépris de ces deux personnalités rwandaises envers les Congolais. Selon la Coalition, les deux responsables politiques du Rwanda contestent aux Congolais la capacité de défendre leurs intérêts et leurs terres sans manipulation politique. «Le fait de se prononcer sur un débat interne qui oppose les Congolais avec leur Gouvernement est une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d’un pays et constitue une violation des normes diplomatiques internationales».
Les responsables de la Coalition ont rappelé que l’accord qui suscite autant d’émoi que de contestation dans l’opinion publique congolaise, a été conclu en violation flagrante de l’article 219 de la Constitution du 25 octobre 2015 et les critères qui ont prévalu au choix de ce pays demeurent à ce jour flous, étant entendu que le Rwanda n’est ni un modèle en matière d’agriculture moins encore de la culture du ricin.
Toutefois, la Coalition a tenu à préciser que sa démarche ne consiste pas, dans l’état actuel de la situation, à demander la fermeture de l’ambassade du Rwanda au Congo, moins encore la rupture des relations diplomatiques avec ce pays, mais plutôt l’expulsion de ce diplomate qui, de par son arrogance et son attitude téméraire, a franchi les limites dictées par la Convention de Vienne, causant par conséquent un préjudice moral incommensurable aux Congolais.
La coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers au Congo regroupe six organisations de défense des droits humains que sont: l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Association M22, Cercle des droits humains et de développement (CDHD), le Mouvement Le-Ras-Le Bol et l’Association pour le respect du droit des populations autochtones, du développement durable et du droit de l’homme (ARPA2DH), ainsi que le MCC.
Philippe BANZ