Le taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib) réel en République du Congo devrait atteindre 4,4% en 2025, contre 0,9% en 2024, selon une annonce du Comité national économique et financier (CNEF) du Congo à l’issue des travaux sanctionnant sa première session ordinaire de l’année tenue vendredi 21 mars 2025 au siège national de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), à Brazzaville. Sous la présidence du ministre Christian Yoka, des Finances, du budget et du portefeuille public.
Les données provisoires de la BEAC ont montré que la croissance de l’activité économique en 2024 s’est située à 0,9 %, contre 1,9 % en 2023, en lien avec une décélération enregistrée dans le secteur pétrolier, et cela en dépit de la bonne tenue du secteur hors-pétrole. Sur le front des prix, ces données indiquent une baisse du taux d’inflation (3,1% en 2024, contre 4,3% en 2023), consécutivement à la normalisation progressive des circuits d’approvisionnement au niveau international.
Le comité a relevé qu’au 31 décembre 2024, malgré une hausse des dépôts de 8,5 % estimée à 2.723,7 milliards de francs CFA, le système bancaire a enregistré une baisse de 2,9 % des crédits bruts à l’économie évaluée à 1.587,6 milliards de francs CFA et de 2,2% des créances en souffrance estimées à 261,7 milliards de francs CFA. Le marché des valeurs du trésor a affiché un encours de 2.623,4 milliards de francs CFA à la fin de décembre 2024, en hausse de 15,43 % en glissement annuel. Cet encours est composé à 76,21 % d’Obligations du trésor assimilables (OTA).
Dans la sous-région Afrique centrale, notamment pour les pays de la CEMAC, la BEAC a tablé sur une progression de l’activité économique de 3 % en 2024, contre 1,9% en 2023. Celle-ci a été portée par la reprise dans le secteur pétrolier (- 0,6 % contre – 2, 7% en 2023). Le dynamisme dans le secteur hors pétrole a été de plus de 3,4% après plus de 2,8 % en 2023.
Sur le plan international, le comité a noté que la situation économique mondiale reste marquée par la baisse de la demande et l’assouplissement des politiques monétaires des principales banques centrales. Concernant les perspectives de l’économie mondiales publiées par le FMI en janvier 2025, la croissance mondiale du PIB réel était à 3,2 % en 2024, contre 3,3 % en 2023. Pour l’année 2025, ce taux serait de 3,3 %.
A l’ouverture de la session, Christian Yoka a déclaré: «Hormis des efforts accomplis avec le FMI, les réformes doivent être poursuivies, afin de nous assurer que nous allons mettre en place une politique économique ambitieuse tournée vers la croissance soutenue et durable. Dans ce contexte et dans cette dynamique, le secteur financier constitue un pilier essentiel, afin de soutenir l’économie nationale, notamment en facilitant l’accès aux capitaux dédiés au financement des projets porteurs de croissance».
Cette session a connu la participation de deux autres personnalités du gouvernement, notamment les ministres Bruno Jean Richard Itoua, des Hydrocarbures, et Ludovic Ngatsé, de l’Economie et du plan, ainsi que des représentants de la BEAC, de la Commission de surveillance du marché financier (COSUMAF) et de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC).
Philippe BANZ