L’équipe des diététiciens et nutritionnistes du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (CHU-B), avec l’appui du Mouvement Scaling Up nutrition (SUN) Congo, a organisé, vendredi 21 mars 2025 dans l’auditorium du CHU-B, une journée de sensibilisation à la dénutrition.

L’objectif de cette journée était de sensibiliser sur les informations ou outils nécessaires pour aider à prendre en charge sa santé, mais aussi de contribuer à la réduction de la dénutrition au niveau national.
L’assistance, composée de médecins et des membres du personnel soignant, a suivi la présentation d’une série de thèmes: «La dénutrition dans le monde», développé par le Dr Steve Vassili Missambou Mandilou, médecin pédiatre au CHU; «La dénutrition au Congo», par Christophe Gnimi, chef de service de l’hygiène alimentaire et de la nutrition à la direction de l’hygiène et de la promotion de la santé; «La prise en charge de la dénutrition au CHU», par Mme Aminata Elenga Camara, diététicienne-nutritionniste au CHU; «La présentation du Mouvement SUN», par Ulrich Jeanin Ganga Zandzou, coordonnateur de la cellule SUN Congo.
La situation nutritionnelle au Congo, notamment, est caractérisée par un retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans avec une prévalence de 21, 2 %. La malnutrition sous la forme d’émaciation concerne huit enfants sur 100, dont 3 % sous la forme sévère. Les enfants issus des ménages les plus pauvres sont deux fois plus susceptibles d’être malnutris que ceux des ménages riches, et seulement 25,3 % des nouveaux nés sont mis au sein dans la première heure qui suit la naissance, selon l’enquête MICS en 2015. La population hospitalisée au CHU et dans d’autres centres hospitaliers du pays, ne fait pas exception à cette situation. On note la présence des patients (enfants, adultes et séniors) souffrant de dénutrition sévère compliquée.
En résumé, il a été retenu que l’absence d’un programme national de nutrition, la fermeture de la filière de nutrition diététique à l’université Marien Ngouabi, le manque d’un département de nutrition au sein du CHU, le sous-effectif des nutritionnistes, le manque d’intrants nutritionnels pour les adultes et le non-fonctionnement de la restauration sont des facteurs qui freinent la bonne prise en charge nutritionnelle des patients. Pour atteindre les résultats escomptés, il est question d’améliorer la prise en charge de la dénutrition, rendre accessible et plus visible les activités de nutrition au CHU et contribuer à la réduction de la dénutrition au niveau national.
De plus, il faut mettre en place un département de nutrition au CHU et appuyer, également, le service de l’hygiène alimentaire et de nutrition à la direction de l’hygiène dans le renforcement des capacités en nutrition et alimentation des agents des centres de santé intégrés et des hôpitaux de référence.
En ouvrant les travaux, le directeur général du CHU, le Pr Thierry Raoul Gombet, a loué l’initiative en encourageant les nutritionnistes. «Nous devons poser des actions pour améliorer la santé nutritionnelle de la population, en général. Il nous faut agir sur toutes les couches sociales», a déclaré, de son côté, la conseillère à la population au ministère en charge de la Santé, la Professeure agréée Mikolele-Ahoui Apendi, à la clôture.

Philippe BANZ