C’est certainement la bonne nouvelle qu’attendait depuis des mois le Gouvernement. Le Conseil d’administration du FMI (Fonds monétaire international) a approuvé le 21 juin dernier un nouveau décaissement de 87 millions de dollars US (54 milliards de francs CFA) au profit du Congo, dont les efforts «en matière de gouvernance et de transparence» ont été relevés par l’institution financière internationale, selon un communiqué du ministère des Finances.

Ce décaissement a été possible après l’approbation des conclusions de la première revue de l’accord du 21 janvier 2022. Il vient «appuyer les efforts du Gouvernement en faveur de la stabilité macroéconomique, la consolidation de la reprise économique et la lutte contre la pauvreté», se satisfait le ministère des Finances dans son communiqué. Le FMI, poursuit-il, a marqué «son satisfecit pour la performance du programme mis en œuvre dans le cadre de cet accord» et fait le constat que «tous les critères de performance ont été respectés et que les réformes structurelles soutenues par le programme progressent». «Les conclusions du Conseil d’administration du FMI ouvrent un nouveau chapitre dans la normalisation des relations et la consolidation de la confiance retrouvée entre la République du Congo et ses partenaires extérieurs. Cette perspective a déjà permis à l’Etat de conclure des accords de financements à des conditions préférentielles avec des bailleurs de fonds aussi bien multilatéraux que bilatéraux, particulièrement la France qui s’est engagée à mobiliser 67,5 millions d’euros, dont le premier versement de 30 millions d’euros est prévu pour le mois d’août 2022», précise le communiqué du ministère des Finances.
Cependant, même si les services du FMI ont souligné l’accélération de la reprise économique, celle-ci, notent-ils, «reste fragile dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et des conséquences mondiales de la guerre en Ukraine». D’après le Fonds, «la croissance du PIB réel devrait se renforcer pour atteindre 4,3 % en 2022», grâce à l’amélioration de la production pétrolière, au dynamisme dans les secteurs de l’agriculture et de l’exploitation minière et au paiement des arriérés intérieurs, ce qui a contribué à la réduction des prêts non productifs et à la stabilité du secteur financier. En outre, il relève que «l’activité économique plus vigoureuse est freinée par la hausse de l’inflation, prévue à 3,5 % en raison de la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et du pétrole due à la guerre en Ukraine». Ainsi, le FMI estime que «dans l’attente de l’apurement de certains arriérés extérieurs, la dette est classée comme étant en détresse. Des progrès dans la passation de marché, la gestion de la dette et des finances publiques, y compris l’investissement public seront essentiels pour éviter l’accumulation de nouveaux arriérés, et améliorer l’efficacité et la qualité de la dépense publique». L’institution financière internationale explique que, «associées à la mise en œuvre de la nouvelle architecture de lutte contre la corruption, les réformes de la gestion de la dette permettront également de consolider les progrès récents en matière de gouvernance et de transparence».
Le ministère des Finances a rappelé que le programme soutenu par la facilité élargie de crédit vise à réduire les fragilités macroéconomiques et sociales, afin de placer la République du Congo sur la voie d’une croissance plus forte, plus inclusive et plus résiliente. Le Gouvernement s’engage à œuvrer à la sauvegarde de ces acquis, dans l’optique d’assurer la mise œuvre efficace et harmonieuse du Plan national de développement (PND) 2022-2026. Il entend mener des actions vigoureuses sur le terrain de l’amélioration de l’efficacité et de la qualité de la dépense publique, ainsi que sur celui du recouvrement des recettes intérieures.
Rappelons que le 21 janvier 2022, le FMI avait approuvé un prêt sur trois ans au titre de sa facilité élargie de crédits (FEC). Avec la tranche accordée le 21 juin dernier, ce sont jusqu’ici 144 milliards de francs CFA qui ont été versés au Congo sur un montant global de 455 millions de dollars (228 milliards de francs CFA).

Philippe BANZ