A l’occasion de la visite de travail du président du Conseil économique et social du Bénin, Conrad Jean Mauriac Gbaguidi au Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Congo, présidé par Emilienne Raoul, les membres des deux institutions ont échangé, mardi 16 septembre 2025 à Brazzaville sur leurs pratiques professionnelles, et ont exprimé la volonté commune de promouvoir l’économie sociale et solidaire comme levier de développement partagé.

La salle du Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Congo a servi de cadre à cette rencontre entre les deux institutions sœurs. Cette séance de travail, a mis en lumière les convergences de vues entre les deux pays sur le rôle des conseils consultatifs dans la gouvernance démocratique et le développement socio-économique.
A l’ouverture des échanges, la présidente Emilienne Raoul s’est réjoui d’accueillir son homologue béninois et a salué la jeunesse et le parcours prometteur de ce dernier. Elle a insisté sur l’importance de bâtir une coopération plus solide entre les conseils économiques et sociaux des pays francophones, en particulier dans le cadre de l’Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires francophones (UCESIF). Pour elle, cette dynamique permettra de mieux répondre aux enjeux contemporains grâce à des échanges d’expériences et une action concertée.
Pour sa part, Conrad Jean Mauriac Gbaguidi a qualifié cette rencontre de véritable ‘’dialogue Cotonou-Brazzaville’’destiné à renforcer l’efficacité institutionnelle. A l’entendre, chaque pays doit rester attentif à l’organisation et aux pratiques de l’autre, afin d’améliorer ses propres mécanismes de consultation citoyenne et de gouvernance.
L’un des points centraux des discussions a porté sur l’économie sociale et solidaire (ESS). Pour Mme Raoul, il s’agit d’un champ que le Congo doit réinvestir après l’avoir délaissé un temps. Elle a confié que le CESE du Congo souhaite s’engager plus résolument dans cette voie, en cohérence avec les attentes citoyennes et les défis économiques de l’heure.
L’hôte béninois a abondé dans le même sens, rappelant que son pays avait déjà initié des démarches dans ce domaine depuis trois ans. Selon lui, l’ESS constitue un levier incontournable pour favoriser l’insertion professionnelle, soutenir les micros et petites entreprises, et accompagner le secteur informel, qui regroupe encore plus de 90 % des activités économiques au Bénin. Il a insisté sur la nécessité d’une approche pragmatique: non pas contraindre les acteurs informels à se formaliser à tout prix, mais leur donner les moyens de mieux vivre de leurs activités et de contribuer à la création de richesses pour la collectivité.
Mme Raoul a présenté les initiatives déjà engagées par le CESE pour rapprocher l’institution des préoccupations populaires. Parmi elles figurent les «rencontres citoyennes», qui réunissent administration, société civile, chercheurs et scientifiques. Deux sessions ont déjà été organisées : une sur la délinquance juvénile violente, et l’autre consacrée à la gestion des ordures ménagères en milieu urbain. Ces échanges constituent, selon la présidente, un modèle à consolider pour restaurer un dialogue fécond entre société civile et pouvoirs publics.
Conrad Gbaguidi a insisté sur la nécessité d’approfondir la coopération entre les conseils nationaux. La rencontre de Brazzaville a permis de tracer des perspectives de travail en commun. Les deux responsables ont convenu de partager régulièrement leurs expériences, notamment sur la relation avec les territoires, un chantier encore en gestation au Congo. Ils ont également exprimé leur volonté de contribuer activement à la mise en œuvre de la charte sociale adoptée par l’UCESIF, qui demeure jusqu’ici lettre morte.

Gaule D’AMBERT

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