Les acteurs économiques de Brazzaville, après ceux de Pointe-Noire, ont approuvé, avec amendements, le 29 juillet 2020 le rapport final du Programme d’investissements privés dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement (PND) 2018-2022.

Le rapport, dont l’étude a été financée par la Banque mondiale à travers le Projet d’appui au développement des entreprises et à la compétitivité (PADEC), a été adopté au cours d’un atelier organisé par le ministère du Plan, en vue de mettre à la disposition du Gouvernement un cadre de dialogue et de travail régulier permettant à l’Etat d’amener le secteur privé à participer efficacement à l’exécution du PND
L’étude réalisée témoigne de l’importance que le Gouvernement entend accorder aux acteurs du secteur privé, car il a explicitement reconnu dans son PND que la diversification de l’économie se fera par les acteurs privés. Le Gouvernement les connaît peu et saisit mal leur rôle dans les processus de planification stratégique et de programmation sectorielle. D’où l’intérêt de cette étude menée en dix mois par huit consultants nationaux et internationaux.
Ouvrant les travaux, Ferdinand Sosthène Likouka, directeur de cabinet de la ministre du Plan, a indiqué que la traduction, dans les faits, de la diversification de l’économie suppose la mobilisation de toutes les énergies du secteur privé dans tous les domaines et à tous les échelons. Il s’agit d’atteindre effectivement les objectifs fixés par le PND 2018-2022 qui, dans sa composante 3, vise à diversifier l’économie à travers l’agriculture, le tourisme et l’industrie, des secteurs privés placés au cœur de ce plan.
Le Dr Lokna Djaoubélé, consultant international, présentant le rapport, a fait savoir qu’il est nécessaire de concevoir un plan d’action privée pour accompagner le plan d’action publique, la diversification nationale étant au cœur du développement de l’économie. Il a souligné l’importance pour le Gouvernement de se doter d’un instrument devant aider à mieux lire les intentions d’investissements des opérateurs privés pour une meilleure coordination des interventions de différents acteurs économiques, afin de produire des résultats en phase avec les ambitions affichées.
Il a par ailleurs rappelé que le secteur privé est un moteur de croissance de l’économie et contribue pour la majeure partie au PIB national ainsi qu’au PIB hors pétrole. Selon lui, en 2018, ce secteur comptait 96%, contre 4% pour l’administration publique. Suivant le Programme adopté avec le FMI, cette contribution est appelée à accroître encore d’ici à 2020, a-t-il indiqué.
Le secteur privé représentait toujours en cette même année 76% de l’investissement total dans le pays. En termes de contribution au budget de l’Etat, il est la principale source de revenus. Le secteur privé hors pétrole seul représentait plus de deux fois et demi la contribution de tous les bailleurs de Fonds bilatéraux et multilatéraux confondus.
Malgré les efforts du Gouvernement, trois contraintes majeures entravent la diversification de l’économie congolaise: l’omniprésence de l’Etat dans le secteur productif, la forte dépendance au pétrole et le mauvais climat des affaires dans le pays, a souligné le Dr Lokna Djaoubélé.
Le Gouvernement a reconnu qu’avec le PND, qui s’exécute dans un contexte de crise économique et financière, la diversification de l’économie se fera par les secteurs privés. L’étude ainsi menée est la première d’une série annuelle du Programme d’investissements privés (PIV) qui sera mis en œuvre, à l’instar des programmes d’investissements publics (PIP), pour alimenter les orientations de cadrage macroéconomique et budgétaire.
Viclaire MALONGA.