La Congrégation du Saint-Esprit à travers sa province du Congo entreprend d’importants chantiers. Ceux-ci, à l’actif du père Toussaint Ngoma-Foumanet, supérieur majeur et son équipe, tiennent à redorer l’image des spiritains au Congo, notamment dans la formation de l’homme, l’éducation et dans la construction ou réhabilitation des édifices à l’instar des premiers missionnaires spiritains. Actuellement, la réhabilitation des établissements scolaires dont celui de Saint-Michel à Ouenzé préoccupe la Province spiritaine du Congo.

Appelée naguère «Mikaté e pola» allusion faite aux beignets avec de la banane molle que fabriquaient sur le site les mamans de Ouenzé, l’école catholique Saint-Michel longtemps abandonnée est en train de recevoir une cure de jouvence. Depuis quelques temps, le supérieur provincial des spiritains au Congo a pris son bâton de pèlerin pour prendre à bras-le-corps le sort de cet établissement scolaire, afin de lui redonner vie. Il y a lancé une importante opération de salubrité, qui a permis de changer en peu de temps le visage de l’édifice qui était devenu le fief ou refuge des fumeurs, drogués et malfrats. C’était aussi devenu le lieu de toutes les souillures. Pour y mettre fin, le père Toussaint Ngoma-Foumanet et son équipe ont mené une opération «coup de poing» sur les lieux.
Prévue pour rouvrir ses portes dès la prochaine rentrée scolaire en octobre, l’école sera rebaptisée Père Paul Ondia, en l’honneur du premier prêtre spiritain congolais d’heureuse mémoire, mort en 1994 et inhumé au Sénégal, son pays de mission. Par cet acte de rebaptisation, le père Ngoma-Foumanet tient à rendre visible la trace de ce prêtre natif du district de Lékéty dans le département de la Cuvette qui abrite l’archidiocèse d’Owando. En effet, le premier prêtre spiritain congolais, grand pédagogue, formateur rompu à la tâche, rigoureux, amoureux du grec et du latin, s’est profondément investi pour la noble cause de l’éducation.
Aussi, le supérieur provincial des spiritains au Congo veut-il concrétiser la promesse qu’il a toujours faite à la chorale Père Paul Ondia de la paroisse Notre-Dame des Victoires de Ouenzé, de faire mémoire de ce prêtre missionnaire à travers des symboles. Ainsi, la chorale dirigée par Xavier Mpougalogui incarnera mieux la figure de cet homme zélé de l’évangile né en 1924 et sera dotée d’une âme véritablement missionnaire dans le domaine de l’évangélisation par le chant.
Fondée par le père Jean-Marie Grivatz, ancien curé de Ouenzé, l’école catholique Saint-Michel devenue par la suite école primaire de la Révolution dans la mouvance de la nationalisation des écoles en 1965, était d’abord le centre d’accompagnement vocationnel spiritain. Avec la rétrocession des écoles en 1991-92, les spiritains avaient trouvé que la relance de cet établissement paraissait une charge lourde pour la congrégation. La majorité des enfants qui y fréquentaient provenait des familles originaires de la République démocratique du Congo. Lorsqu’il y a eu l’opération rapatriement dénommée «Mbata ya bakolo», l’école s’est vu déposséder de ses élèves. C’est ainsi que le gouvernement a réaffecté les enseignants ailleurs et demandé aux propriétaires de reprendre leur école.
Contrairement au projet des pouvoirs publics qui préconisaient d’installer sur les lieux un poste de police avancé à cause de l’insécurité dans la zone, les spiritains au Congo en accord avec les autorités compétentes ont, en dépit du coût financier qu’elle nécessite, décidé de réhabiliter l’école pour la prochaine rentrée. Elle débutera avec deux classes: deux salles de CP1 et deux salles de CP2. Après le cycle primaire, les élèves sortis de cette école seront reversés pour le collège à l’école catholique Libermann de Moungali anciennement appelée Saint-Esprit en pleine phase de rénovation elle aussi.
Cette rebaptisation s’ajoute à celle du postulat Paul Ondia de Kinsoundi à Brazzaville, l’une des maisons de formation des spiritains en Afrique centrale.
Aristide Ghislain
NGOUMA