L’Eglise Evangélique du Congo a un nouveau président. Il s’agit du pasteur Guy Locko Elenga, élu à l’issue des assises de la 26è session ordinaire du synode, tenue du 29 août au 1er septembre 2024 à la Faculté protestante de Mansimou, dans le 8è arrondissement Madibou, de Brazzaville. Il succède à ce poste au pasteur Juste Alain Gonard Bakoua qui a présidé aux destinées de cette Eglise pendant quatre années et qui a fait valoir ses droits à la retraite selon la Constitution établie.
Près de 700 délégués venus des consistoires du Congo (responsables de champs d’évangélisation, serviteurs de Dieu en activité et ceux admis à la retraite, coordonnateurs des consistoires et chefs de départements synodaux, membres du conseil synodal, présidents et vice-présidents émérites, membres du bureau synodal sortant) ont pris part aux assises qui ont débouché sur l’élection du nouveau président pour les quatre prochaines années.

L’ouverture des travaux jeudi 29 août 2024, a été marquée, par un culte en la paroisse de Mansimou; ils ont été placés sous le thème: «Une Eglise glorieuse, sans tâche, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible» (Eph. 5, 27). Avec pour sous-thème: «Je bâtirai mon Eglise» (Matthieu 16, 13-18). Le pasteur Juste Alain Gonard Bakoua, président sortant a, dans sa prédication tirée du thème général de ce synode, indiqué qu’au cours des dernières années, l’Eglise Evangélique du Congo a été secouée par une crise profonde, confrontée à de sérieux problèmes d’ordre organisationnel et financier. Mais l’ordre a été rétabli grâce au travail de conscientisation entrepris par le président et son bureau synodal afin de redonner le sourire aux nombreux fidèles chrétiens affaiblis à cause du comportement de certains responsables. L’Eglise était à la croisée des chemins, mais reste maintenant au bureau synodal entrant de poursuivre l’œuvre de reconstruction amorcée. «Laissez-vous guider par l’autorité de Dieu et vous conduire par l’architecte qui est Jésus afin de vous laisser orienter par l’Esprit-Saint. Ces assises sont la volonté de Dieu qui a voulu que l’œuvre de relèvement se poursuive. La tenue de ce synode qui intervient 45 mois après le dernier tenu en 2020 en la paroisse de Makélékélé, a permis de rétablir la légitimité des institutions de l’Eglise qui étaient affaiblies. L’Eglise était malade de ses institutions et il a fallu relever le défi. Mais elle est toujours malade et fragile. En regardant ce malade convalescent, on peut se dire que l’espoir est permis et la confiance renaît. Soyons donc à l’écoute du Seigneur qui parle, qu’il transcende nos clivages ethniques, régionaux et tribaux. Que le Seigneur parle, règne et tonne en chacun de nous», a dit le président sortant.

Le dimanche 1er septembre a eu lieu à l’esplanade de la cour de la Faculté protestante, le culte de clôture consacré à l’installation du nouveau président de l’Eglise évangélique du Congo. Ce culte a connu la présence d’Anatole Collinet Makosso, Premier ministre chef du Gouvernement, accompagné de son épouse ainsi que de M. Alain Milandou, administrateur maire du 8è arrondissement de Madibou. Le Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo a été représenté par le colonel Urbain Loubaki de l’Armée du salut. Chants et liesses populaires soutenus par la fanfare synodale, les chorales centres de Ouenzé et Makélékélé et le Kilombo de Mansimou ont fait vibrer l’esplanade de la cour de la Faculté protestante et les nombreux chrétiens venus des paroisses des consistoires de Brazzaville. L’acte d’installation a connu cinq moments: la présentation de la photo portrait du nouveau président, suivi de la déclaration doctrinale de l’Eglise fondée sur les Saintes écritures en confirmant publiquement son appartenance à cette Eglise conformément à sa Constitution et aux décisions du synode; l’installation du nouveau président par les pasteurs Patrice N’souami, ancien président et Juste Alain Gonard Bakoua, président sortant; l’engagement du nouveau président à travers le symbole des apôtres; la remise des symboles d’autorité: la Bible, les textes fondamentaux (Constitution) et le Maillet, instrument qui permet au président de sceller les décisions lorsque cela est nécessaire.
Après son installation, le nouveau président s’est adressé au peuple de Dieu. «Mon mandat sera placé sous le signe de la continuité. La tâche s’annonce ardue et difficile, car de nombreux défis sont à relever, notamment poursuivre l’œuvre de redressement et de redynamisation de l’Eglise amorcée par mon prédécesseur. L’Eglise évangélique du Congo a connu une crise sans précédent depuis 2016. Les assises du synode de 2020 s’étaient focalisées sur le relèvement de l’Eglise afin de redynamiser ses institutions. Les assises de 2024 demeurent dans la lignée de la continuité». Puis, il épinglé les maux qui minent l’Eglise depuis toujours, notamment: la gestion opaque des ressources financières et le manque de cohésion entre les institutions. Tous ces défis majeurs seront relevés avec la grâce du Saint-Esprit en commençant à booster la gestion économique, en faisant revivre l’identité chrétienne, en procédant à l’apurement de la dette criarde à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), au paiement des arriérés et à la régularisation des salaires.
Clôturant les travaux, le pasteur Juste Alain Gonard Bakoua a souligné: «Après avoir conduit le processus de relèvement de l’Eglise, en consacrant toutes mes forces et toute mon énergie pendant les quatre années écoulées, ma mission est terminée et remis à la disposition de ma famille».
A noter que le pasteur Guy Locko Elenga est docteur en théologie. Il est le 8è président de l’Eglise évangélique du Congo depuis son autonomie en 1961, après les pasteurs Jaspard Polo, Buana Kibongui, Jean Mboungou Mayengué, Alphonse Mbama, Patrice N’souami, Edouard Moukala et Juste Alain Gonard Bakoua.
La passation de service entre le bureau synodal sortant et entrant aura lieu le 17 septembre prochain.
Pascal BIOZI
KIMINOU