C’est un véritable séisme annonciateur de bouleversements que l’Archidiocèse de Brazzaville est en train de vivre. Jamais auparavant dans l’Histoire de l’Eglise du Congo, on n’avait connu la nomination de deux vicaires généraux dans l’Archidiocèse. Que Mgr Anatole Milandou en ait décidé ainsi est un signe. Une volonté de se donner tous les atouts d’efficience pour les défis du futur qui s’annoncent lourds.
Que deux vicaires généraux soient appelés à seconder Mgr Milandou dans sa tâche est aussi la preuve que Brazzaville a fini de se considérer comme une petite ville de province. La capitale s’étend; elle se densifie en population ; elle se diversifie. Les défis pastoraux de servir une telle population aux attentes variées socialement, mais toutes appelées à ne faire qu’un en Christ, demandent de s’en donner les moyens. Pour se nourrir de l’unique Evangile porté à Talangaï et à Madibou ; à l’île Mbamou et à Kiélé-Ténard avec la même intensité et la même rigueur.
Il s’agit de porter aux coins et recoins de l’Archidiocèse, qui débordent d’ailleurs les limites administratives de la capitale stricto sensu, le même message de salut. Et de le faire par des ouvriers formés et dévoués, qui ne parlent rien d’autre que le langage de l’amour en Christ et de semer la graine qui portera le fruit de la citoyenneté droite qu’exigent l’Eglise et la Nation congolaises de demain. De Bons Pasteurs dans l’Eglise assurent la fidélité du message évangélique.
Ces deux nominations apportent également la preuve que les choses dans l’Eglise qui ont, c’est vrai, la rapidité de leur lenteur discernée, ne restent pas figées pour toujours. Les petits pamphlets qui ont commencé à fleurir ces jours-ci, mêlant le faux au vrai, auront sans doute à se reposer dans la période, pour nous laisser le temps de voir venir l’avenir. Voir le futur avec confiance, mais appréhender le présent aussi avec une grande fermeté.
C’est le sens que revêt la fermeture momentanée aux pèlerins de la colline Cardinal Emile Biayenda, menacée d’érosion. C’est le sens que revêt aussi la nomination d’une administratrice des biens de la Cause du Cardinal Biayenda. L’une des deux décisions peut ne pas avoir de lien direct avec l’autre. En réalité, elles vont toutes deux dans le sens d’une préparation de notre Eglise à aborder avec sérieux les défis pastoraux qui s’annoncent.
Brazzaville s’agrandit; Pointe-Noire aussi, tout comme Owando: ces trois entités administratives appellent à mettre l’administration de l’Eglise en adéquation. Il s’agit, ni plus ni moins, de préparer l’avenir.

Albert S. MIANZOUKOUTA