Autrefois précieux outil patrimonial du système éducatif national, l’Institut national de recherche et d’action pédagogiques (INRAP) est presque désormais en déliquescence. Bien que son action demeure, la structure nécessite d’importants moyens logistiques et financiers pour recouvrer son envergure d’antan.

Bastion essentiel du ministère de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, l’institut dirigé depuis 2018 par Augustin Nombo s’efforce de maintenir sa place dans le domaine de l’éducation au Congo. Mais, de nos jours, sa visibilité préoccupe.
Créé en 1955, l’institut ne prend son appellation actuelle qu’en 1972. Sa place, ses compétences, missions et attributions au sein du ministère en charge de l’Education nationale sont fondamentales. L’article premier de l’arrêté le créant précise: «Le ministère de l’Education nationale exerce ses activités dans le domaine de l’action et de la recherche pédagogiques par l’intermédiaire de l’Institut national de recherche et d’action pédagogiques». Et le second article de compléter: «L’Institut national de recherche et d’action pédagogiques est un établissement public chargé de la recherche appliquée dans le domaine de l’éducation et de la formation».
Entre autres, l’article N°2 de l’arrêté stipule que l’institut est chargé «d’orienter et innover les activités pédagogiques des écoles de métier dont il assume la tutelle à ce point de vue», «d’assumer la formation permanente des enseignants, notamment par le biais des cours par correspondance et des séminaires pédagogiques», «de doter les écoles de manuels et matériel didactiques conformes à l’esprit de l’école du peuple», «de recevoir, d’animer et de promouvoir les notions pédagogiques de tous les types d’enseignements», «de promouvoir l’enseignement rural», «de développer les méthodes audio-visuelles», «de coopérer avec d’autres institutions poursuivant un but similaire», «d’enrichir, d’épanouir nos langues nationales pour leur utilisation dans l’enseignement».
Partant de ce postulat, il est évident que par son action, l’INRAP doit jouer un rôle quasi-transversal au sein du système éducatif national, si sa place dans ce domaine et les moyens de sa politique lui sont réellement garantis et alloués. Pendant longtemps, et depuis l’école primaire notamment, tous les élèves ou apprenants au Congo étaient censés connaître l’INRAP, dont la marque estampillait toujours les manuels scolaires. A l’ère du numérique, l’INRAP pouvait présenter un visage beaucoup plus reluisant et améliorer davantage son outil de travail.
En raison de sa spécificité, l’institut devrait de nouveau bénéficier d’une ligne budgétaire autonome en vue d’un fonctionnement optimal. En effet, depuis Mme Rosalie Kama Niamayoua actuellement ambassadeur du Congo à Cuba, l’INRAP dépend du financement fixé et alloué par le ministère de tutelle. C’est une disposition émanant d’une loi que Mme Kama avait fait voter au Parlement lorsqu’elle était ministre de l’Education nationale.
En dépit de ses moyens insuffisants, l’institut emploie plus d’une soixantaine d’agents, répartis dans ses différentes sections ou différents services. Parmi ceux-ci, figure le service de l’audiovisuel (SAV), qui depuis quelques temps a relancé l’émission «Parlons peu, parlons bien» diffusée sur les ondes de Radio MUCODEC, et qui sera d’ici peu réécoutée par les auditeurs de Radio Congo.

Aristide Ghislain NGOUMA