Devenu une tradition, chaque 11 septembre, les Etats-Unis rendent hommage aux victimes des attentats de cette triste journée. Samedi dernier, les Américains ont manifesté leur douleur, au cours de cérémonies mémorielles et solennelles d’hommage aux quelque 3000 morts de ces attentats perpétrés par Al-Qaida, dans une ambiance alourdie par le retrait américain d’Afghanistan. Le 20ème anniversaire de cette catastrophe a été présidé par le président Joe Biden.

En deux décennies, les attentats jihadistes les plus meurtriers de l’histoire sont désormais ancrés dans l’histoire politique et la mémoire collective des Etats-Unis d’Amérique, mais la douleur des familles de victimes et des survivants demeure extrêmement vive. Fragilisé par la débâcle en Afghanistan, les Américains ont en silence rendu hommage aux 2 977 morts (dont 2 753 à New York) depuis l’impressionnant mémorial de Manhattan construit au pied de nouveaux gratte-ciels, sur «Ground Zero», où s’élevaient jadis les tours jumelles du World trade center (WTC).
C’est à l’heure où le premier avion piraté par cinq des 19 jihadistes avait percuté la Tour nord du WTC, qu’une minute de silence a été observée au mémorial. Cinq autres minutes de silence et des hommages musicaux se sont succédé pour marquer les tragédies de ce funeste matin du mardi 11 septembre 2001: pour l’effondrement des tours de New York, l’attaque contre le Pentagone près de Washington et le crash d’un des avions à Shanksville (Pennsylvanie). Trois heures durant, comme chaque septembre, il a été lus au mémorial de New York les noms de près de 3 000 morts. Au cœur de Manhattan, sur Times square, le poumon économique de la première puissance mondiale où sont traditionnellement fêtées les victoires de l’Amérique, un rassemblement et des moments de recueillement ont eu lieu.
Chaque Américain, victime ou témoin du 11 septembre, a aussi rendu hommage à un proche disparu. Frank Siller, frère d’un pompier de Brooklyn mort au WTC a marché sur une distance de 864 km (entre Washington et New York) du Pentagone à Shanksville jusqu’à «Ground Zero» pour récolter des fonds afin de soutenir des familles de victimes. «L’Amérique n’a jamais oublié Pearl Harbor, elle n’oubliera jamais le 11 septembre», ont fait savoir des chercheurs, avant de relever que «le cataclysme du 11 septembre a bouleversé la société et la politique américaines et est devenu en une génération un chapitre d’histoire inscrit dans la mémoire du pays. Comme Pearl Harbor, le débarquement ou l’assassinat de Kennedy reste dans les souvenirs. Dans un message vidéo diffusé vendredi 10 septembre, le président Joe Biden a appelé les Américains à «l’unité, notre plus grande force», a-t-il reconnu.
Selon une veuve d’un trader qui travaillait dans la Tour sud du WTC, «il est important que les jeunes sachent ce qu’il s’est passé le 11 septembre 2001, car il y a toute une génération qui ne le comprend pas vraiment».

Alain-Patrick MASSAMBA