Encadrée par la CAPPED et accompagnée par le DurQuaP et le MOS, la Caisse féminine de l’Association pour la promotion économique inclusive des femmes (APEIF) de Moukoundzi-Ngouaka (arrondissement 1, Makélékélé), a tenu son assemblée générale mardi 18 août au siège de ce quartier. Entre autres points au menu, les activités menées par l’Assemblée, notamment le point sur le disponible en caisse et le nombre des membres demandeurs des crédits.

Mme Georgine Loutaya, présidente de l’association, a déploré le manque d’engouement des membres à participer aux réunions et à s’acquitter régulièrement de leurs obligations (cotisations mensuelles). Selon elle, les opinions des membres à l’assemblée générale sont importants car elles influent sur la marche de l’association et permet d’asseoir la cohésion et l’esprit de solidarité. «Tous ceux qui ne viennent pas aux réunions et qui ne versent pas régulièrement leurs cotisations mensuelles, a-t-elle martelé, ne peuvent bénéficier de crédits». Outre le fait d’être habitant du quartier et membre de l’association; d’être solvable, d’avoir une activité génératrice de revenus de qualité et d’être de bonne moralité, il faut cotiser régulièrement et être présent aux réunions. C’est sur ces critères précis d’éligibilité que dépend l’octroi de crédit, a souligné le comité de crédits.
Le disponible en caisse est de 1.656.000 F.CFA. 19 demandes ont été enregistrées au total, par le comité de crédit, mais sur les 19 qui se sont manifestés, neuf seulement sont en règle jusqu’en juillet, a fait savoir la trésorière. Les montants de crédits demandés vont de 50.000 à 300.000 F.CFA. Sur ces entrefaites, la secrétaire a rappelé à l’assemblée les dispositions des textes statutaires sur les montants à allouer. «Les montants à allouer ne peuvent excéder le montant de 250.000 F.CFA, et les sommes prêtées sont remboursables avec un intérêt de 7%.», a-t-elle dit.
Mais, avant d’octroyer les crédits, il faut examiner sérieusement les dossiers pour voir les activités éligibles et non éligibles. La condition sine qua non étant d’être en règle, a précisé M. Alassane du MOS. Et le professeur Diop de soutenir: «la cotisation mensuelle est l’indicateur le plus précieux permettant d’apprécier le degré d’appropriation.»
Vu le nombre élevé des demandes par rapport au disponible en caisse, le bureau a indiqué que les crédits seront alloués suivant un nombre raisonnable afin de donner la chance aux personnes éligibles d’avoir des crédits consistants leur permettant de mener à bien leurs activités.
Cinq membres ont été exclus au cours de cette assemblée pour non-respect des dispositions statutaires, après avoir épuisé tous les recours.
Pour rappel, l’idée de la Caisse d’épargne et de crédit des femmes (CECF) est née de la formation en ingénierie sociale et en management territorial organisée par le MOS au profit des acteurs de développement des quartiers Sukissa et Moukoundzi-Ngouaka, des quartiers précaires retenus comme pilotes à Brazzaville, dans le cadre du projet DurQuap. Elle découle de l’une des principales contraintes rencontrées en matière de promotion du développement territorial: l’insuffisance de ressources permettant aux populations démunies de financer leurs petites activités afin de générer suffisamment de revenus pour vivre décemment et s’autofinancer. Au regard de cette difficulté, il a été imaginé un dispositif pouvant concourir à autonomiser les populations locales, en les organisant autour d’une association de solidarité, pour mutualiser leurs ressources, moyens et besoins. Ainsi, les personnes affectées par le projet (PAP) et les autres bénéficiaires d’indemnisations pourraient placer les montants reçus dans un fonds commun; ce qui, au besoin, servirait de mise de départ. L’objectif étant de promouvoir le développement économique local en autonomisant, financièrement et économiquement, les populations concernées, en vue de lutter contre la précarité. L’Association pour la promotion économique et inclusive des femmes de Moukoudzi-Ngouaka, qui ne compte pas seulement des femmes en son sein, a été donc mise en place pour renforcer les activités génératrices de revenus des femmes de ce quartier et lutter in fine contre la pauvreté.

Viclaire MALONGA