La conservation est avant tout une aventure humaine et de terrain. Suivi de la faune, protection des habitats, sensibilisation des communautés… autant d’activités visibles qui mobilisent chaque jour des équipes entières. Mais derrière ce travail, souvent au cœur de la forêt, existent des métiers dits «de support» – administration, finances, ressources humaines, logistique – sans lesquels aucune stratégie de conservation ne pourrait fonctionner. Parmi eux, l’informatique (IT) occupe une place de plus en plus essentielle.
Le contexte : quand la technologie devient indispensable à la conservation
Au fil des années, la conservation a intégré des solutions et de plus en plus sophistiquées à la conservation : suivi satellitaire, logiciels de planification des patrouilles, logiciels d’aide à la prise de décision, applications pour la collecte et l’analyse des données, systèmes de production d’énergies renouvelables, réseaux de communication et bien d’autres. Ces outils, véritables game changers, permettent d’améliorer l’efficacité, la transparence et la durabilité des actions menées sur le terrain.

Les équipes IT ne sont donc plus de simples techniciens du quotidien : elles sont devenues des «enablers», des acteurs qui rendent possible l’ensemble des piliers de la stratégie d’African Parks – conservation de la biodiversité, développement communautaire et développement économique – à travers les aires protégées en Afrique.
Les aires protégées du Congo, notamment le Parc National d’Odzala-Kokou (PNOK) et le Sanctuaire de Gorille de Lossi sont pleinement parties de cette dynamique de gestion. Cres deux aires protégées sont gérées par la Fondation Odzala-Kokoua-Lossi est une ONG en vertu de l’accord de partenariat public-privé entre le Gouvernement de la République du Congo et l’ONG African Parks Network.
La situation à la Fondation Odzala-Kokoua-Lossi (FOKL).
La Fondation Odzala-Kokoua-Lossi, compte aujourd’hui environ 330 employés et 70 d’entre eux travaillent dans le vaste département logistique, qui comprend plusieurs unités, dont l’équipe Technologie.
Petite en nombre mais cruciale par son rôle, cette équipe assure la continuité de tous les systèmes numériques : réseaux Internet et radios, serveurs, parcs informatiques, énergies solaires, plateformes de suivi écologique comme EarthRanger. Sans elle, les bases isolées ne pourraient ni communiquer, ni collecter les données nécessaires à la prise de décision.
En effet, la technologie est utilisée dans tous les départements qui assurent la gestion : finances et administration, recherche et monitoring, lutte anti-braconnage, tourisme. Des équipes deploiyées à travers le PNOK et le SGL transmettent chaque jour des données vers une salle de contrôle qui les centralisent afin de permettre aux gestionnaires de ces aires protégées de prendre des décisions informées.
Le tournant marqué par l’arrivée de Michel Diabaka
En 2021, l’arrivée de Michel Diakaba, Expert en informatique, a marqué un véritable tournant pour la gestion technologique à la FOKL. Recruté comme Responsable Technologie, il a rapidement compris l’importance stratégique de son rôle et a élargi son champ d’action bien au-delà. Michel supervise aujourd’hui l’ensemble de l’infrastructure numérique d’Odzala: conception, installation et administration de réseaux informatiques complexes sur plusieurs sites, déploiement de solutions logiciel et de serveurs pour la centralisation des données, intégration d’outils de suivi pour le monitoring en temps réel des patrouilles et de la faune, ainsi que le pilotage de systèmes de communication critiques (radios VHF, VSAT etc..).
Son expertise couvre également les systèmes de production et de supervision de l’énergie solaire, essentiels pour alimenter les bases du parc en électricité, ainsi que la mise en œuvre de solutions de monitoring à distance garantissant la fiabilité des opérations dans un environnement isolé.
Depuis 2024, Michel est épaulé par un Assistant IT, ce qui permet à l’équipe de répondre aux besoins numériques des quelque 300 employés répartis sur trois bases principales et deux bureaux de liaison. Réseaux informatiques, systèmes radios, périphériques, systèmes énergétiques, plateformes de monitoring et dispositifs de contrôle de la sécurité : chaque maillon opérationnel du parc dépend directement de leur expertise.
Un «géant silencieux» de la conservation
Parce que leur travail se fait loin des projecteurs, les informaticiens d’Odzala ne sont pas toujours visibles. Pourtant, sans eux, pas de communication fluide entre les bases, pas de logiciels de suivi opérationnel, pas de gestion centralisée des données, pas de maintenance des équipements essentiels. Ils incarnent parfaitement la notion d’«enablers»: un pilier discret mais incontournable de la conservation.
À Odzala-Kokoua, l’IT n’est pas seulement une fonction technique. C’est un levier stratégique qui permet aux équipes de terrain, aux communautés et aux partenaires de travailler plus efficacement au service d’une mission commune: protéger l’un des écosystèmes les plus riches et emblématiques d’Afrique centrale.







