L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), en partenariat avec l’ONG Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH), a organisé lundi 21 décembre 2020, à Brazzaville, une réunion d’évaluation et de suivi des recommandations d’une table ronde tenue de septembre 2018, sur la conversion des terres forestières. L’objectif visé a été de dresser un bilan des engagements du Gouvernement et des partenaires internationaux sur la lutte contre l’exploitation illégale des forêts et la déforestation illégale.

La réunion a été modérée par Christian Mounzéo, coordonnateur de l’ONG RPDH, qui a aussi ouvert et clôturé les travaux, en présence de Nina Cynthia Kiyindou Yombo, chargée du Programme des ressources naturelles et droits de communautés forestières à l’OCDH. Les travaux ont regroupé les représentants des administrations publiques, notamment des ministères du Tourisme et de l’environnement, de l’aménagement du territoire, des mines, des affaires foncières et de l’économie forestière, ainsi que quelques responsables de la société civile.
Les participants ont évalué le niveau du respect des engagements pour une meilleure gouvernance forestière et climatique. A la table ronde, les participants ont recommandé l’amélioration du cadre juridique et des politiques publiques, entre autres, par la systématisation des études pour tout projet de développement ayant un impact sur les forêts, l’actualisation du schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) qui est devenu caduque, accélérer le processus d’élaboration du plan national d’affectation des terres (PNAT), élaborer une grille de légalité pour le bois issus de la conversion des terres forestières pour garantir leur traçabilité dans le cadre de l’APV-FLEGT et REDD+. Le bilan dressé sur les engagements du Gouvernement et des partenaires internationaux dans la lutte contre l’exploitation illégale des forêts constitue encore un défi pour les processus en cours dans lesquels le Congo s’est engagé, notamment avec l’Accord de partenariat volontaire dans le cadre de l’application des réglementations forestières, gouvernance et commerce (APV-FLEGT); la Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) incluant la conservation de la biodiversité, l’accroissement des stocks de carbone et la gestion durable des forêts et pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI) ainsi que l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Les participants se sont séparés sur la conviction que le bois issu de la conversion des terres ne doit pas être exclu du système de vérification de la légalité forestière et la REDD+ en raison des objectifs climatiques nationaux et internationaux de lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts. A la suite de l’analyse, il a été observé que la conversion des forêts court un risque. Ainsi, les participants ont reformulé des recommandations pour l’amélioration du cadre juridique et des politiques publiques.

Philippe BANZ