Dans le cadre de sa vision stratégique vers l’horizon 2030, Catholic Relief Services (CRS), secours catholique américain qui est une Ong internationale qui apporte son appui dans plusieurs domaines, notamment aux populations vulnérables afin d’identifier les faiblesses au sein des Eglises locales, a mis en place un plan de travail avec ses partenaires pour une mobilisation de l’action de l’Eglise catholique, dans le but de combattre la pauvreté au monde, la violence et la justice.

Pour matérialiser ce plan de travail et concrétiser ce rêve, les pays qui composent la région centrale de CRS dont le Congo, se sont fixés comme objectifs de mener leur propre développement pour une société juste et équitable dans un monde en évolution. C’est à ce titre que le secrétariat général de la Conférence épiscopale du Congo, en partenariat avec CRS Congo, a organisé du 10 au 12 janvier 2023, au Centre interdiocésain des œuvres (CIO), à Brazzaville, un atelier sur la gestion professionnelle du patrimoine de l’Eglise. Cet atelier qui a concerné uniquement les archevêques et évêques, avec le secrétariat général de la Conférence épiscopale du Congo a été animé par M. Nzabagerageza, chargé du partenariat de CRS Rwanda, en qualité de facilitateur; assisté de Mgr Célestin Hakizimana, évêque du diocèse Gikongoro, au Rwanda chargé de la Commission économique et plan stratégique, en qualité de Co facilitateur; de M. Constantin Sodios, représentant résident de CRS Congo, en qualité de Co facilitateur; de Mme Pascasie Musabyemungu, technicienne coordonnatrice du bureau technique de renforcement des capacités de l’Eglise, en qualité de Co facilitateur.

Mgr Célestin Hakizimana
Mgr Célestin Hakizimana

Le but principal de cet atelier était de s’inspirer de l’expérience de l’Eglise du Rwanda des années 2010-2020 à travers les acquis de renforcement des capacités. Ces acquis sont parvenus à disposer de systèmes, de structures et d’outils qui aident l’Eglise à mieux gérer ses ressources; à être en mesure d’accroître ses actifs et ses activités génératrices de revenus; à s’engager techniquement avec les Congrégations religieuses pour partager leur modèle de gestion réussie.
Les travaux ont été placés sous la coordination de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville et président de la Conférence épiscopale du Congo. En présence des archevêques et évêques du Congo. Les thématiques ont portées sur les «principes de partenariat stratégiques de CRS vers l’horizon 2030»; «la réflexion globale sur les défis et contraintes économiques de l’Eglise»; «les ressources et leurs utilisations selon le droit Canon»; «l’identification des ressources disponibles»; «le cycle de gestion financière et humaine et ses implications: gestion du risque»; «le système de gestion financière dans les diocèses».
Au cours de cet atelier, les évêques ont mis a profit toutes les approches de renforcement utilisées par l’Eglise du Rwanda, en identifiant les défis prioritaires auxquels les diocèses du Congo sont confrontés et en procédant à la mise en place d’un comité de suivi des conclusions issues de cet atelier. Ces approches ont été un cadre d’échanges sur leurs efforts existants, les ressources disponibles, les défis dans la gestion et la mobilisation des ressources afin d’assurer le contrôle et la croissance des revenus de l’Eglise pour accomplir sa mission pastorale et sociale. Mgr Célestin Hakizimana, a indiqué qu’il faut exploiter et mettre en valeur les terrains existant pour la pratique des travaux champêtres. «La bonne gestion du bien commun s’impose à tous et évitons de nous en approprié. Si chaque paroisse peut trouver un espace pour la pratique des travaux champêtres, cela éviterait à d’énormes dépenses. Dans toute activité, il faut toujours osé», a dit l’évêque du Rwanda.
Pour Constantin Sodios, la mission de CRS est d’accompagner les structures d’Eglise, afin de prendre en charge la gestion du patrimoine, des ressources humaines et financières; d’assainir les mécanismes de gestion transparente et professionnelle; d’avoir de nouvelles stratégies de gestion pour une bonne organisation des diocèses.
Dans son allocution, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a souligné la fraternité de l’Eglise du Rwanda avec celle du Congo. «En choisissant de travailler avec les représentants de l’école catholique et avec des juristes, nous avons opté pour une approche de complémentarité et de synergie entre toutes les structures engagées dans la marche synodale vers le renouveau. Cette formation suivie, d’abord par les évêques avec la collaboration soutenue des experts, a été absolument nécessaire, pour envisager, la suite de la même formation au niveau des structures subsidiaires ou organes d’aide à l’évêque dans sa triple fonction d’enseignement, de gouvernement et de sanctification de la circonscription ecclésiastique qui lui est confiée. L’ignorance à ce stade de la gestion d’un diocèse est inimaginable et devient donc coupable. Car elle favorise des déviances et contribue à la dérive d’un diocèse. Les formations permanentes sont désormais lancées afin, non seulement d’optimiser le rendement dans le fonctionnement de nos diocèses respectifs, mais aussi de démanteler les malfaçons, habitudes et comportements qui contredisent, dans la gestion de nos diocèses, les avancées attendues pour la gloire de Dieu et le bien du peuple de Dieu. Nous continuons à compter sur l’appui extraordinaire et substantiel de CRS, avec nos experts à nos côtés, nous avons toutes les raisons de croire en l’aboutissement de notre lutte pour une Eglise catholique au Congo renouvelée», a-t-il indiqué.
L’expérience Rwandaise a beaucoup enrichi les évêques du Congo qui ont promis traduire en actes les conclusions issues de cet atelier dont l’évaluation se fera dans les trois prochains mois, avant de passer le témoin aux économes et autres structures de gestion des diocèses du Congo pour l’approfondissement et la maîtrise des biens matrimoniaux.
A signaler que CRS est présent au Rwanda, il y a plus de 60 ans.

Pascal BIOZI KIMINOU