Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de partenariat volontaire (APV) sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT) entre le Congo et l’Union européenne conclu en 2010, il a été mis en place le Programme d’appui au changement et organisationnel (PACO), depuis mai 2021. Ce Programme met à disposition un certain nombre d’appuis d’accompagnement pour renforcer la performance des directions départementales de l’économie forestière. Dans cette interview, Armel Baudouin Tsiba-Ngolo, coordonnateur national a souligné la portée du processus.
* Pouvez-vous nous présenter le PACO?

**Le projet PACO est né sous la base d’un diagnostic organisationnel au sein du ministère de l’Economie forestière. A base de ce diagnostic, une feuille de route a été élaborée à la suite d’une conférence des directeurs départementaux de l’Economie forestière, tenue en 2018, à Kintélé, au nord de Brazzaville, pour accompagner ces directeurs sur trois impacts. Le premier impact fait que les directeurs départementaux soient organisés pour l’atteinte de leurs missions. Le deuxième impact, il faut que ces directeurs départementaux répondent aux actions et le troisième impact attendu est qu’ils redynamisent leurs missions de contrôle. Pour l’atteinte de ces impacts, il faut engager un certain nombre d’activités sur trois volets: stratégique, structurel et culturel. Sur le plan stratégique, il est question d’amener les directeurs à bien planifier leurs missions sur la base des principes de planification des missions sur le terrain. Sur le plan structurel, il s’est agi de revoir les organigrammes des directions départementales de l’Economie forestière, selon le volume de leur travail et de leurs missions, parce qu’il y a certains directeurs qui évoluent dans les zones forestières et d’autres dans les zones savanicoles où encore en pleine ville. Sur le plan culturel, il faut dire qu’il y a un travail d’éthique et de bonne conduite à faire pour ramener les agents de l’administration forestière, notamment des directions départementales à l’éthique dans leur milieu professionnel. Le PACO est le programme d’accompagnement pour le changement organisationnel. Son budget est d’environ 2 mille euros, soit plus d’un milliard de francs CFA. Au départ, la durée du PACO était de deux ans, mais il a encore bénéficié d’une extension jusqu’au mois de septembre 2023, avec une possibilité de prolongation. Le programme avait démarré en mars 2021.

*Comment appréciez-vous les résultats de la conférence annuelle des directeurs départementaux de l’Economie forestière tenue du 7 au 9 février 2023 à Brazzaville?
**Il faut déjà dire que la conférence est un cadre d’échange pour les directeurs départementaux. C’est un cadre qui leur permet de mener des réflexions avec les cadres qui évoluent au niveau central, afin de trouver des solutions aux défis, par exemple à l’application des lois et règlements sur le terrain. Cela permet également aux différents directeurs départementaux de s’arrimer aux nouvelles thématiques à travers le renforcement des capacités. Il faut dire que la loi 33-2020 du 20 juillet 2020 a été publiée depuis 2020 et rentrée en vigueur dès sa promulgation, mais il était donné une période de transition à toutes les sociétés forestières, afin de s’arrimer à la loi. Cette nouvelle loi a apporté des nouvelles innovations, par exemple à travers le régime de partage de production, le régime de concession et le régime des droits directs. Cela permet de mettre fin aux exportations de bois en grume. La décision est l’application dès le 1er janvier 2023. Le bois doit être transformé sur place.

*Est-ce que les rencontres des directeurs départementaux visent la gouvernance forestière?
**Je dirai plutôt que ces rencontres visent à consolider la gouvernance forestière parce qu’il y a harmonisation des réflexions au sein du ministère en charge de gestion des questions forestières. Grâce à l’APV-FLEGT, dont le Congo est signataire, cela nous permet de consolider cette gouvernance forestière, à travers la participation des parties prenantes comme la société civile, le secteur privé et le Gouvernement.

*Quels sont les défis à relever dans le cadre de la gouvernance forestière?
** L’un des plus grands défis que le Congo est en train de relever, c’est la participation effective des populations à travers les organisations de la société civile et les partenaires économiques, notamment le secteur privé. C’est un processus. C’est l’un des défis et c’est un principe fondamental de la gouvernance forestière. Le Congo, à travers le ministère de l’Economie forestière est en train d’aller dans ce sens. L’espoir y est, parce que cela fait partie des critères de bonne gouvernance.

Propos recueillis par Philippe BANZ