Dix ans après son décès, le peintre Marcel Gotène a gravé son nom dans le marbre, et sa mémoire demeure présente à travers ses nombreuses oeuvres, qui d’ailleurs font l’objet d’une exposition lancée en ce mois d’avril à l’Institut français du Congo (IFC) à Brazzaville.

Gotene image 1L’art sous toutes ses formes biomorphiques, n’avait pas de secret pour Marcel Gotène. Décédé à l’âge de 74 ans, dans la nuit du 19 au 20 février 2013 à Rabat au Maroc, il est originaire du district d’Abala (département des Plateaux). Il fut l’un des peintres les plus représentatifs de l’art congolais. La multiplicité de ses techniques et ses approches variées l’ont tout de suite sorti du cadre un peu étroit de la nation, pour en faire une icône continentale, un plus valeureux représentant dans le monde. Son nom s’est rapidement imposé, devenant le symbole de l’art africain.
Formé à l’Ecole de peinture de Poto-Poto, il fut l’ambassadeur d’un art inépuisable, d’un trait qui savait se jouer des lignes et des formes, où triomphait toujours ‘’la peitite touche de l’Africain’’ dans un choix de couleurs éclatantes. Défendant avec fierté la peinture Congolaise, il sera impressionné par des graphistes contemporains. La richesse de ses tableaux est telle que les scènes de la vie courante des villages, des savanes, des forêts du Congo qu’il présente semblent l’avoir imploré de les porter sur la toile vers les horizons lointains.

Marcel Gotène a laissé à la postérité des œuvres de haute facture
Marcel Gotène
a laissé à la postérité des œuvres de haute facture

Sa formation débute en 1951, sous l’oeil protecteur de Pierre Lods, le fondateur de l’Ecole de peinture de Poto-Poto, reconnue internationalement. A 12 ans, l’apprenti peintre Gotène apprendra à laisser libre cours à ses perceptions dans ses créations artistiques. Le résutat sera impressionnant pour ses précepteurs, au fil des années. Son séjour en France (1969 à 1974) était riche d’expérience. Il avait réalisé plusieurs expositions et suivi des cours d’imprimeur-clicheur sérigraphe au collège d’enseignement technique d’Art graphique. Il avait fréquenté pendant la même période, l’Académie populaire d’Arts plastiques (1969 à 1972) et, surtout, il s’était initié à la tapisserie à l’Ecole nationale des Arts décoratifs d’Aubusson. Dans la cité de la tapisserie, Gotène ne passait pas inaperçu, il avait acquis le métier de tapissier.
Le dixième anniversaire de sa mort est une source de mémoire pour ses admirateurs qui lui rendent hommage au quotidien. Un autre hommage digne lui est rendu depuis quelques jours à travers l’exposition de ses toiles à l’IFC. A travers ses toiles, sa présence est visible, et comme le dit l’adage ‘’l’artiste ne meut jamais’’.
Marcel Gotène était un homme au style unique. En 60 ans de carrière, il a participé à plusieurs expositions et a reçu de multiples prix et hommages. Il s’agit, par exemple, du Prix du Mérite congolais, décerné par le Président de la République en 2012. Il a également été élu meilleur artiste continental par l’Institut Léonard-De-Vinci de Rome (Italie) en 1989.

Alain-Patrick MASSAMBA