Deux ans après la disparition de Loamba Moké, fondateur et président de l’ADHUC, deux Organisations non gouvernementales engagées dans la défense, la promotion et la protection des droits humains, l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC) et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT Congo), ont organisé une journée commémorative à son hommage. Objectif: rappeler et faire connaître l’ensemble de son œuvre dans le domaine des Droits de l’homme, tout comme sa vie.

Placée sous les auspices d’Alain Kombo, le nouveau président de l’ADHUC et de Christian Loubassou, président de l’ACAT Congo, la cérémonie a eu lieu au Centre d’information des Nations Unies (CINU) samedi 31 juillet 2021, à Brazzaville, en présence de sa veuve, de plusieurs responsables et représentants des Organisations non gouvernementales, ainsi que de certaines structures constitutionnelles comme la Commission nationale des Droits de l’homme et le Conseil consultatif de la société civile et des Ong.
La volonté de ces deux organisations a été de perpétuer l’œuvre accomplie par ce défenseur des Droits humains et valoriser le combat de droits de l’homme. Il y a deux ans Loamba Moké quittait la terre des hommes, le 3 Juillet 2019.
L’occasion a permis d’évoquer son œuvre, à travers des extraits du film de Roland Chauville, réalisateur, produit à Genève; ses interviews et des témoignages. Ces supports ont révélé que de son vivant Loamba Moké, en sa qualité de sociologue, fut un grand défenseur des droits humains. Il a mené son combat contre les arrestations et les détentions arbitraires, la corruption et pour la transparence des industries extractives; la torture, les décès en détention, les droits des réfugiés, etc. Son combat s’était aussi exporté vers d’autres pays d’Afrique où il prit part active sur les questions de défense de droits de l’homme, et à Genève, en Suisse, où il plaida pour la bonne gouvernance des revenus pétroliers.
Nombreux ont témoigné du combat de l’homme avec une grande reconnaissance. «J’ai connu le président Loamba Moké en 2013, lorsque nous commencions le processus de recensement administratif spécial et quand nous avions démarré la conception d’un certain nombre de programmes. Devant des blocages, il nous conseillait de nous référer aux textes pour trouver des solutions. On restait en collaboration avec lui pour la conception des documents sur les Droits de l’homme avec le secrétaire permanent du conseil consultatif de la société civile Germain Céphas Ewangui», a dit Juslin Ombou, assistant au Conseil consultatif de la société civile et des Ong et membre de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI). Selon Olga Mireille Kabanabandza, coordonnatrice de la cellule exécutive du Programme concerté pluri-acteurs (PCPA) Congo, «Loamba Moké a été membre de la gouvernance, le comité de pilotage de PCPA Congo, pendant de nombreuses années. Dans ce cadre, nous avons réalisé plusieurs activités ensemble. Dans le cadre de son organisation l’ADHUC, membre du PCPA, il a travaillé au sein de la plateforme qu’on avait dénommée ‘’Groupe vulnérable et droits humains’’. Tous les membres de cette plateforme ont reconnu en lui un mentor, un guide, une personne citoyenne du Congo engagée dans la société civile et son développement.»
«J’ai gardé du président Loamba Moké la persévérance et l’endurance lorsqu’il s’agissait d’atteindre les objectifs qui peuvent donner de l’impact positif pour faire avancer le pays. On rencontrait beaucoup de difficultés. Il y avait des moments même nous qui l’accompagnions, on était totalement déçu. Mais, il nous faisait toujours remonter le moral pour persévérer jusqu’à atteindre les objectifs. C’est un modèle pour continuer à tenir et avancer pour atteindre les objectifs positifs dans la promotion et la protection des droits de l’homme», a témoigné Alain Kombo, le nouveau président de l’ADHUC.
Pour Christian Loubassou, président de l’ACAT Congo, «Ce que je retiens de lui, c’est sa disponibilité et son engagement pour faire aboutir les causes justes. J’étais convaincu de sa franchise dans le combat. Il n’y avait pas d’ambiguïté dans son engagement. Il était sincère et dévoué pour la cause du plus faible, de la victime, de l’orphelin et de la veuve. Nous devons pérenniser ce combat. Une façon pour nous d’interpeller les activistes des Droits de l’homme de ne pas baisser les bras».
Pour les organisateurs, son expertise était toujours appréciée de ses collègues et de nombreux partenaires étatiques et diplomatiques dans le pays; en Afrique, au niveau de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), en Europe et aux Nations Unies.

Philippe BANZ