Disant non à la tragédie des espoirs abandonnés pour le développement de leur district, le district de Mbon, les jeunes natifs de cette contrée, réunis au sein de l’Association jeunesse unie du district de Mbon pour le développement (AJUDD), ont organisé le 15 juin 2025, à la mairie du 5e arrondissement de Brazzaville, Ouenzé, une conférence sur le thème: «Jeunesse du district de Mbon face aux enjeux du développement local». Celle-ci a été principalement animée par César Minikoro, président de l’ADUR et coordonnateur de la CONADEC.
Devant un parterre des natifs du district et des invités, César Minikoro a développé deux thèmes pour sensibiliser et édifier les originaires de Mbon vivant à Brazzaville sur les enjeux de développement de leur localité: «Les enjeux de développement local» et «Jeunesse du district de Mbon face aux enjeux du développement local»
Après avoir fait la lumière sur les concepts enjeu et développement local, César Minikoro développant le thème: «Les enjeux de développement local», a déclaré: «Ce qui est en jeu, c’est le développement local, le désenclavement, l’amélioration de l’économie du district de Mbon et l’amélioration des services de santé». Il faut, a-t-il poursuivi, des leviers pour atteindre ces objectifs. Entre autres: «Le changement des mentalités de la diaspora de Mbon à Brazzaville; l’homme de Mbon qui doit retrouver ses valeurs: l’amour du district, le sens du patriotisme, et se débarrasser du poids du passé; la non politisation de toutes situations et/ou opportunités qui se présentent à lui; l’organisation des rencontres citoyennes à Mbon et à Brazzaville sur les questions liées au développement du district, avec la participation de tous; la conception et l’élaboration des projet de développement communautaire pour le district de Mbon par les associations de développement qui y travaillent, ainsi que les plaidoyers auprès des autorités sur les questions liées au développement du district».
Embrayant sur le 2e thème: «Jeunesse du district de Mbon face aux enjeux du développement local: Mbon évolution ou régression?», le conférencier a fait une comparaison entre l’état d’hier et l’aujourd’hui du district de Mbon: «Mbon a connu une certaine évolution de 1980 à 1993: l’école, la santé, la production végétale, l’élevage … étaient acceptables. On consommait du poisson d’eau douce, du gibier, du coco, du saka-saka et autres légumes, sans oublier les sauterelles, les safous, et des fruits comme les oranges, les avocats, les mangues, la banane. Mais, depuis 1993 jusqu’à nos jours, toutes ces conditions sont en état de régression total. Son développement est donc d’une impérieuse nécessité».
Il a toutefois souligné divers atouts dont dispose le district de Mbon pour relever le défi de son développement: «Mbon est arrosé par trois cours d’eau: la Mpama, la Nkéni et la Lékéty. Son économie est basée sur l’agriculture et l’élevage. On y cultive particulièrement du manioc, du maïs et de l’arachide. La culture du tabac qui était la culture de rente a été abandonnée à cause des difficultés de commercialisation. On y élève des porcs, des cabris, des moutons, des bœufs et de la volaille. Mbon présente, également, des atouts touristiques indéniables mais inexploités notamment les trois rivières très poissonneuses, sa grotte, ses grandes savanes herbeuses où l’on peut apercevoir de temps en temps des buffles, des éléphants ou des biches, ou encore sa flore très diversifiée, car Mbon est situé sur une zone de frontière entre le haut plateau de Djambala et la cuvette congolaise. Sa population estimée à environ 4 000 habitants est en majorité jeune. Mais, la contrée connaît un exode massif du fait de son enclavement.
De plus, les villages sont couverts par le réseau de télécommunication Airtel et, la pluviométrie est importante pendant la saison des pluies. La saison sèche est très douce, 18°C en moyenne». Des atouts et des opportunités indéniables!
Ayant suivi les deux communications, différents intervenants ont encouragé les jeunes de l’Ajudd pour leur initiative, en disant: «Allons avec les jeunes pour le développement de notre district et laissons les politiciens de côté». D’autres, reconnaissant les évidences ressorties dans l’une des communications, ont fustigé l’esprit de division et de haine qui habite les fils de Mbon et qui entrave toute initiative de développement, tout comme leur indifférence ou leur manque de sensibilité à l’égard de leur district. Aussi, ont-ils exhorté les jeunes à promouvoir l’unité pour être plus forts dans le relèvement des défis liés au développement du district.
Mme Philomène Mbata, dernière à intervenir, a mis l’accent sur le binôme santé-développement. La santé et le développement, a-t-elle dit, vont de pair, car quand on est bien portant, on travaille efficacement pour le développement.
Le président de l’Ajudd, clôturant la conférence, a remercié tous les organisateurs et participants qui ont contribué à sa tenue. Il a exhorté singulièrement les originaires de Mbon à avoir de l’amour et de l’allant pour leur district et de faire de son développement leur cheval de bataille, leur credo et non un combat des leaders politiques. Ce n’est que de cette façon que Mbon relèvera le défi, a-t-il souligné.
Viclaire MALONGA