Nous sommes dans un monde marqué par tant de violences, d’antagonismes et de ressentiments qu’on aurait dit que les relations entre peuples et entre nations ne sont qu’une perpétuelle confrontation. Cette semaine, la célébration de la fête nationale italienne, le 2 juin, a donné comme un peu de répit même dans les rapports diplomatiques.
L’Italie et le Congo ont noué un partenariat depuis 1958. C’est-à-dire, pour le Congo, avant son accession à la souveraineté internationale. Un visionnaire charismatique italien, Enrico Mattei, avait, avant les autres, fait le pari des petits producteurs de pétrole africains lorsque l’air du temps était de se positionner le plus possible des «majors» Petit poisson deviendra grand… Et, surtout, une goutte s’additionnant à une petite forme un pipeline !
Mais ce partenariat n’était pas basé que sur le pétrole ou son exploitation. Il a été porté aussi par une souplesse dans l’approche économique, débarrassée du poids d’un passé dont on n’a pas fini de faire l’inventaire. Sans être un pays «neuf», l’Italie a offert à l’Afrique le profil d’une nation d’artisans, pas de mastodontes industriels écrasants. Et pourtant ces mastodontes existent. Et même le passé colonial n’est pas absent. Mais tout s’est fait, comme qui dirait, à dose, homéopathique.
Brazzaville aujourd’hui porte le nom d’un personnage dont on aurait du mal à ne retenir que le côté aventurier et explorateur. Franco-italien, les Congolais aiment à souligner, sans doute avec un peu de condescendance, que Savorgnan sut faire preuve de tact – d’humanisme – en face du Makoko, notre Roi, avec qui il signa un premier traité en septembre 1880 de qui découle tout le reste. C’est cette relation d’où ne sort pas en triomphe le seul aspect de domination qui a été saluée à coups «Viva l’Italia» et «Viva il Congo» lundi soir.

Albert S. MIANZOUKOUTA

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