Le projet de loi portant institution du corps des jeunes volontaires au Congo a été proposé jeudi 24 décembre dernier en visioconférence en Conseil des ministres, par la ministre Destinée Hermella Doukaga, en charge de la Jeunesse et de l’éducation civique. L’institution du corps des jeunes volontaires permettra de garantir l’encadrement des jeunes, leur engagement civique et volontaire, dans les actions de développement; d’améliorer leur employabilité et préparer leur transition vers la vie active par la réalisation des missions d’intérêt général.
Cette loi qui sera présentée ensuite au parlement comblera le vide juridique, en termes de crédibilité face aux partenaires techniques et financiers, et offrira aussi au Congo un véritable positionnement institutionnel, en ce qu’elle permettra de définir le champ d’intervention des activités inhérentes au volontariat, les acteurs, leur rôle dans le champ d’activités du volontariat.
Pour Mme Doukaga, le volontariat est un véritable levier de mobilisation des jeunes pour le développement du pays. Dans le contexte actuel, il va susciter l’éveil de conscience citoyenne des jeunes et améliorer leur employabilité, grâce aux expériences qu’ils vont acquérir lors des missions d’intérêt général. Il est aussi un véritable incubateur des compétences transversales.
Au sortir du Conseil des ministres, la ministre de la Jeunesse a répété devant la presse que le volontariat est une «valeur traditionnelle fondée sur l’engagement personnel, au service de la communauté». En 2001, l’Organisation des Nations Unies définissait le volontariat comme un éventail d’activités prises de plein gré au service de l’intérêt général sans que la rétribution pécuniaire ne soit le principal facteur de motivation. Elle a rappelé que la charte africaine de la jeunesse dès son adoption en 2006, recommandait à la Commission de l’Union africaine et aux Etats membres de développer des politiques de volontariat au niveau régional, national et local. C’est ainsi qu’en 2010 est né à Abuja, au Nigéria, le corps des jeunes volontaires de l’Union africaine en tant qu’initiative continentale en faveur de la formation et de l’engagement des jeunes en Afrique.
Au Congo, le président Denis Sassou Nguesso, dans sa lettre de missions, en 2013, avait inscrit la création d’un corps des jeunes volontaires, comme préoccupation du PND 2012-2016. C’est ainsi que le Congo a tenté en 2015 sa toute première expérience de volontariat au niveau national, dans le secteur de l’éducation. En 2018, il a accueilli la neuvième session de formation du corps des jeunes volontaires de l’Union africaine. Ces retrouvailles ont permis de relancer une autre expérience de mise en œuvre du volontariat au niveau national. C’est dans cette perspective que le ministère de la Jeunesse a conclu en fin 2018, un protocole de partenariat avec France volontaires, pour aider le Congo à redynamiser sa politique de volontariat. En début 2019, une unité de gestion a été mise en place, avec un coordonnateur chargé de l’animation et de la gestion des questions de volontariat au niveau du Congo.
Grâce à ce partenariat en mai 2019, le Congo a réussi à déployer des jeunes volontaires congolais pour des missions d’une durée de 6 mois. Un succès qui a encouragé le ministère de la Jeunesse à pouvoir déployer une deuxième cohorte en 2020. Mais la COVID-19 et l’absence d’un cadre juridique qui pouvait circonscrire le champ d’action du ministère de la Jeunesse dans cette entreprise du volontariat, ont été jusqu’ici un frein.

Marcellin MOUZITA M.