’’Canne blanche: outil de l’accessibilité pour une meilleure inclusion des personnes vivant avec handicap visuel en période de COVID-19 au Congo’’, c’est sur ce thème que l’Union nationale des aveugles et malvoyants du Congo (UNAMAC) a célébré, en différé, la 51e Journée internationale de la canne blanche le 21 octobre à Brazzaville. A travers une conférence de presse animée par son président Cyr Claudier Kokolo, qui a demandé aux pouvoirs publics de tenir compte de l’accessibilité des personnes handicapées dans la construction ou l’aménagement des édifices publics. C‘était en présence de Mme Thérèse Kamango née Ntoyo Loutékila, représentante de l’Union africaine des aveugles (UAFA), sous-région Afrique centrale.

La canne blanche, a rappelé Cyr Claudier Kokolo, a été inventée en 1921 par James Briggs, un photographe britannique qui avait perdu sa vue à la suite d’un accident. Il entendait être ainsi plus visible des automobilistes dans le trafic routier. Et, la Journée internationale de la canne blanche a été décrétée en 1970 par la Fédération internationale des aveugles, actuelle Union mondiale des aveugles (UMA). «La canne blanche est utilisée par les déficients visuels (aveugles et malvoyants) non seulement comme un moyen de se repérer dans leur environnement spatial et de faciliter leur locomotion en évitant les obstacles, mais aussi comme le symbole de la cécité, pour indiquer leur handicap aux autres personnes, afin qu’elles soient plus attentives à leur égard et facilitent éventuellement leur communication pour une meilleure accessibilité. Sa longueur dépend de la taille de la personne porteuse, elle doit atteindre le niveau du sternum au bas de la poitrine».
En dépit des efforts fournis dans le monde par les associations des aveugles et malvoyants en organisant des campagnes de sensibilisation, beaucoup reste encore à faire, en ce qui concerne la personne vivant avec handicap visuel, a-t-il reconnu. «Les infrastructures sont construites sans tenir compte des utilisateurs des cannes blanches. Méconnue de la plupart des usagers de la route, certaines personnes valides pensent que cette canne est magique. Ce qui entrave l’accessibilité des non-voyants, et empêche une meilleure inclusion dans la société».
L’inclusion des personnes vivant avec handicap passe obligatoirement par un aménagement de l’environnement adapté aux non et malvoyants. Les mesures édictées par le Gouvernement ont mis les aveugles et malvoyants en difficulté, telles que la distanciation physique à cause des non et malvoyants qui dépendent de leurs guides».
Dans cette veine, Cyr Claudier Kokolo a lancé un appel à la communauté toute entière pour faciliter la circulation des utilisateurs de la canne blanche, et interpellé les pouvoirs publics à tenir compte de l’accessibilité des handicapés, notamment ceux de la vue dans la construction ou l’aménagement des édifices publics, et de les aider à se procurer les cannes blanches fabriquées à l’extérieur lesquelles coûtent très chères. Il a aussi demandé aux aveugles et malvoyants de se faire vacciner afin de se protéger et de protéger les autres.
Les dames aveugles, quant à elles, ont été exhortées à s’approprier les cannes blanches pour faciliter leur mobilité. Hommage a été rendu à leurs aînés et frères défunts, grands utilisateurs de la canne blanche, comme Jean-Pierre Louya, Aimé Lazard Awabot et Ghislain Banzouzi.
Aux questions posées, liées à la valeur, à l’importance de la canne blanche, à la formation et aux droits de la personne vivant avec handicap visuel, Cyr Claudier Kokolo a répondu sans réserve.

Alain-Patrick
MASSAMBA