A l’occasion de la Journée internationale de la sage-femme célébrée le 5 mai 2021 sous le thème: «Les chiffres parlent d’eux-mêmes; investissez dans les sages-femmes», l’Association nationale des sages-femmes du Congo (ANASAFCO) a organisé un focus dans le but de montrer l’importance de ce métier. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Florent Balandamio, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la population, en présence de Mohamed Lemine Salem Ould Moujtaba, représentant résident de l’UNFPA et de Marie Fanny Lolo, présidente de l’ANASAFCO.

Le thème de cette journée a coïncidé avec la sortie du rapport 2021 sur l’Etat de la pratique sage-femme dans le monde (SoWMy). Ce rapport co-dirigé par l’UNFPA, l’OMS et la Confédération internationale des Sages-femmes (ICM), fournit des données actualisées et une analyse détaillée de l’impact des sages-femmes sur les résultats en matière de santé maternelle et néonatale, et du retour sur investissement dans la pratique sage-femme.
Selon Marie Fanny Lolo, chaque année, des centaines de milliers des femmes meurent en donnant la vie, particulièrement en Afrique subsaharienne où le taux de mortalité maternelle est 65 fois plus élevé que celui des Etats-Unis d’Amérique. Le Congo, a-t-elle dit, totalise environ 126 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. Le taux de mortalité infantile reste encore préoccupant avec 76 décès pour 1000 naissances vivantes. Le pourcentage d’accouchements non assistés est encore élevé, dû en partie à la non intégration des sages-femmes sorties des écoles de formations et à un manque de plan de déploiement cohérent des sages-femmes: Brazzaville et Pointe Noire raflaient à elles seules près des trois quarts de l’effectif total des sages-femmes du Congo en 2014.
Dans ce thème, a précisé Mohamed Lemine Salem Ould Moujtaba, les chiffres dont il est question, contenus dans le rapport mondial sur les sages-femmes publié le 5 mai, montrent, qu’une couverture universelle de soins dispensés par les sages-femmes d’ici 2035 permettrait d’éviter 67% des décès maternels, 64% des décès néonatals, 65% des mortinaissances, et sauverait près de 4,3 millions de vies par an. Au Congo, l’action des sages-femmes a contribué à la réduction du taux des décès maternels, passés de 781 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2005, à 436 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes depuis 2015. Investir dans les sages-femmes, l’UNFPA associerait son expertise en vue de: porter une attention particulière au statut socioprofessionnel des sages-femmes; porter au niveau des standards internationaux, la densité et la répartition du personnel de santé; améliorer les plateaux techniques et conditions d’hygiène, dans les maternités et blocs d’accouchements de structures de santé, y compris dans les zones humanitaires…
Florent Balandamio, a de sa part, relevé que les chiffres peuvent mettre en lumière des questions, des problèmes qui peuvent guider à mieux prendre des décisions relatives à l’investissement de la sage-femme. D’une manière générale, des défis importants restent encore à relever pour renforcer le système de santé au Congo, donc améliorer la situation sanitaire des populations dans toutes ses dimensions parmi lesquelles: la persistance du niveau élevé de la mortalité maternelle, le niveau élevé de la mortalité néonatale, infantile et juvénile; la persistance de la mortalité élevée liée aux maladies transmissibles. «Il est impératif que la sage-femme jouisse d’un meilleur état de santé non seulement pour son plein épanouissement, mais aussi pour sa contribution au développement du pays», a-t-il dit.
A l’issue des allocutions, les officiels ont suivi des présentations développées par des sages-femmes sous le thème de: «Sage-femme au cœur de la qualité des soins pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale»; «l’ANSAFCO: pilier clé de la profession de sage-femme en lien avec le plan stratégique»…
Un prix a été décerné à Philomène Foutou Soungou, doyenne des sages-femmes.

A. N’K-K.