L’humanité célèbre le 24 janvier de chaque année la Journée internationale de l’éducation. L’édition 2024 met l’accent sur la déconstruction des discours de haine. L’éducation étant un droit humain, un bien public et une responsabilité publique peut contribuer à unir les peuples et promouvoir la culture de paix et de développement.
Selon les statistiques de l’Unesco, 250 millions d’enfants et de jeunes ne vont toujours pas à l’école et 763 millions d’adultes ne maîtrisent pas les compétences de base en alphabétisation. Ceci constitue une atteinte à leur droit à l’éducation qui est inacceptable. Il est temps de transformer l’éducation. «Aujourd’hui, alors que des crises polarisent nos sociétés, alors que l’ordre mondial multipolaire continue d’être le théâtre de violents conflits, l’éducation doit plus que jamais être un rempart contre les fractures du monde et la fondation d’une paix durable», a déclaré la directrice générale de l’UNESCO Mme Audrey Azoulay, rappelant que: «C’est cette même conviction qui continue de guider l’action de l’UNESCO.»
Pour faire de l’éducation un vecteur de paix, l’organe onusien a adopté une recommandation qui aidera à construire des sociétés plus paisibles, justes, égalitaires, équitables…
Cette recommandation affirme que la paix ne se construit pas seulement au cours de négociations internationales, mais aussi sur les bancs et dans les cours d’école, sur les terrains de sport, par l’éducation à l’art et aux sciences, et tout au long de la vie. L’éducation, dans toutes ses formes et dimensions, que ce soit à l’école ou en dehors, façonne la manière dont nous voyons le monde et dont nous traitons les autres. Elle peut, et devrait, être une voie menant à l’instauration d’une paix durable. Afin de concrétiser cette ambition, la nouvelle recommandation détaille précisément les changements qui doivent survenir dans l’éducation et comment les amener. Elle définit notamment 14 principes directeurs devant guider la transformation des systèmes éducatifs dans les décennies à venir.
Les discours de haine alimentent les préjugés et la discrimination et peuvent contribuer à la normalisation de la violence. Leur récente escalade mondiale, amplifiée par l’utilisation des réseaux sociaux et exacerbée par de nouvelles crises prolongées dans différentes régions, a de graves répercussions sur la sûreté et la sécurité des communautés à travers le monde. Durant cette Journée, l’UNESCO exhorte ses États membres à investir dans l’éducation pour promouvoir des sociétés qui valorisent la dignité humaine et la paix.
La propagation accélérée des discours de haine est une menace pour toutes les communautés. «Notre meilleure défense est l’éducation, qui doit être au cœur de tout effort de paix. Il est de notre devoir collectif de donner aux élèves les moyens de déconstruire les discours de haine. Nous devons établir par l’éducation les bases de sociétés solidaires, démocratiques et respectueuses des droits de l’homme. Pour y parvenir, il nous faut mieux former et soutenir les enseignants car ils sont en première ligne pour contrer ce phénomène», a fait savoir la directrice générale de l’UNESCO.
La 6e Journée internationale de l’éducation a eu pour objectif entre autres de mobiliser les États membres et les partenaires afin qu’ils maintiennent l’éducation au rang de leurs priorités politiques et honorent leurs engagements pris dans le cadre du Sommet sur la transformation de l’éducation et de l’agenda Éducation 2030; donner une visibilité locale et mondiale à l’importance de l’éducation dans le renforcement et le maintien de la paix, comme indiqué dans la cible 4.7 des objectifs de développement durable (ODD), et d’autres actions mondiales en matière d’éducation ; plaider pour que davantage de financements nationaux et internationaux soient consacrés à l’éducation en général, et à l’éducation pour la paix en particulier, notamment par le biais de mécanismes et de partenariats innovants et multipartites.
E.M.-O.