L’humanité a célébré, le 23 avril dernier, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, a fait une déclaration le vendredi 22 avril dernier, à Brazzaville.

Il a relevé qu’au Congo, «les écrivains, éditeurs et producteurs ne bénéficient pas encore de la redevance du droit d’auteur. Non seulement parce que la plupart d’entre eux ne sont pas sociétaires du Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA), mais aussi parce qu’ils n’ont pas suffisamment appréhendé la nécessite de protéger leurs œuvres, surtout à l’ère du numérique où la duplication et la piraterie causent d’énormes préjudices. A cet effet, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), la Confédération internationale des sociétés d’auteurs compositeurs (CISAC) et l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) recommandent vivement aux pays dont les écrivains ne bénéficient pas de la redevance du droit d’auteur de prendre des mesures en faveur de cette corporation, notamment:
-L’inscription au budget des Ministères en charge des enseignements et de la recherche des lignes intitulées: «compensation au paiement du droit d’auteur» au bénéfice des écrivains et des producteurs du matériel didactique.
Selon l’esprit de cette recommandation, ces fonds seront orientés dans les comptes des organismes professionnels de gestion collective implantés dans les pays concernés. C’est le cas de la Société congolaise du droit d’auteur (SOCODA), en RDC, la Société gabonaise du droit d’auteur (SOGADA) au Gabon et, bien entendu, le Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA), pour ce qui nous concerne. Ce n’est que dans ces conditions que les écrivains, créateurs des œuvres de l’esprit par excellence, pourront bénéficier du fruit de leur travail, à savoir: le droit d’auteur».
Dieudonné Moyongo a également rappelé que depuis les indépendances, l’histoire des politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne, c’est la chronique d’une quête laborieuse qui se poursuit.
«De ce fait, la décennie écoulée, l’Union africaine a concentré son action sur un fort plaidoyer en faveur de la formulation et la mise en œuvre des politiques nationales du livre et de la lecture dans le continent…
Tout récemment, le rapport des états généraux du livre en langue française, tenus à Tunis du 21 au 23 septembre 2021, s’était inscrit dans une politique économique, culturelle et éducative.
Ledit rapport devait déboucher sur des propositions, des initiatives ou des programmes permettant un suivi au travers d’indicateurs mesurables, autrement dit, faciliter l’accès au livre pour tous et créer les conditions pour mieux faire circuler les œuvres et les auteurs dans l’espace francophone», a-t-il affirmé.
«Pour cela, a-t-il poursuivi, il s’agira, pour nos pays, entre autres, de:
-procéder, sans délai, aux études diagnostiques préparatoires et formuler des politiques nationales du livre et de la lecture sur la base du cadre continental approuvé ;
-mettre en place des mécanismes de collecte des données statistiques sur le livre dans chaque pays;
-placer au cœur des principales préoccupations de politiques publiques, la question de la mise en place des bibliothèques publiques et des bibliothèques scolaires, ainsi que leurs financements;
-ratifier et appliquer effectivement les conventions internationales régissant la libre circulation et la détaxe du livre par tous les Etats ;
-mettre en place un cadre de concertation entre les acteurs privés et associatifs de la chaîne du livre et les représentants gouvernementaux, afin d’établir une communication suivie dans le domaine de la promotion du livre et de la lecture…».
«Grâce aux initiatives privées et aux soutiens conjoints du ministère de la Culture et des arts et des ministères des Enseignements, appuyés par leurs partenaires techniques et financiers, la République du Congo retrouvera progressivement sa figure de pionnier dans le domaine du développement d’un réseau élargi de bibliothèques à travers le pays, comme cela fut le cas dans la décennie 70-80», a déclaré Dieudonné Moyongo.
A signaler qu’au Congo, cette célébration était placée sous le thème: «Le livre congolais en fête».

Véran Carrhol YANGA