Il est d’usage chez nous qu’une personne âgée, surtout dans notre métier de journaliste, se fasse distinguer par le titre de «Doyen», «Ancien» ou «Ainé». Je ne sais pas bien si cette déférence ne cache pas aussi une sorte de condescendance sournoise. Nous ne nous poserons pas ce genre de questions aujourd’hui, à propos de ce journal qui accomplit aujourd’hui un âge vénérable de 69 ans.
Oui, l’année prochaine, La Semaine Africaine accomplira 70 ans de vie. Nous n’avons aucun équivalent dans nos médias qui ait cet âge. Cette longévité est une grâce dans une région où l’espérance de vie des humains dépasse rarement les 50 ans. La Semaine Africaine compte ce 4 septembre 69 ans de vie. Au service de l’homme et de la femme d’Afrique centrale. Au service de l’annonce pratique de la Doctrine sociale de l’Eglise.
Nous aurions pu nous glorifier de cet âge mémorable, s’il ne renvoyait aussi, hélas, aux mille et une difficultés qu’il nous faut enjamber chaque semaine pour paraître. Nous éprouvons chaque mois mille et une difficultés pour boucler les budgets qu’il nous faut pour vivre. Faire preuve de mille et une ingéniosités pour continuer à exister. Des journaux nés à la même époque que nous, et nombreux de ceux qui ont suivi, se sont définitivement arrêtés en chemin.
Beaucoup de ceux qui étaient soutenus par des institutions prospères, tel un Etat ou un ministère, ont cessé de vivre. Des noms comme Etumba, Mweti et autres Nouvelle République n’ont pu aller au-delà des contraintes que suppose la survie d’un journal. Notre journal, nourri par la parole de l’Evangile, ne se fait pas beaucoup d’illusions dans un environnement que bousculent les nouvelles technologies. Nous ne sommes pas restés nombreux, mais nous ne sommes pas seuls. La concurrence est rude !
C’est pourquoi, tout comme l’an passé, nous réitérons notre appel aux lecteurs: soutenez-nous, en renouvelant votre abonnement. Soutenez-nous en appelant de nouveaux abonnés ou en élargissant le cercle de vos affinités. Dans ces colonnes, notre Evêque responsable des médias vous a sollicités afin que vous vous saisissiez des nouvelles facilités techniques que nous allons offrir et qui rendent la vie moins chère et les choses plus pratiques.
Nous restons le témoin d’une Histoire qui a ses héros de tous les jours, dans un pays en constantes mutations. Nous consignons dans le livre d’histoire de notre travail au quotidien les faits et les analyses qui feront de demain toute l’Histoire d’un pays. Nous aider est d’abord le rappel que si nous existons, c’est grâce à vous. Aidez-nous !

Albert S. MIANZOUKOUTA