Peu à peu arrive, même pour l’Eglise, le temps des changements. Nous vivons ces jours-ci dans notre Eglise des heures de grands bouleversements. Après vingt ans à la tête de l’Archidiocèse de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou quitte ses charges dans la manière prescrite par le droit de l’Eglise. Et comme cela est prévu aussi dans le droit canon, son successeur annoncé, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, lui succédera sur cette cathèdre de Brazzaville en novembre.
Mais, bien avant ces deux événements heureux, nous avons pu suivre aussi une semaine de travaux intenses de nos évêques. Pendant lesquels ils ont passé en revue le fonctionnement des commissions mises en place dans les différents compartiments de la vie de notre Eglise, dans leurs dynamismes et leurs pesanteurs. La fin d’une assemblée plénière, l’avènement des adieux de notre archevêque, la prochaine installation de son successeur: l’Eglise vit et nos Evêques nous ont rappelés à l’impératif de la mission.
Cela fait 50 ans que nos Evêques se rencontrent, tiennent leur assemblée plénière: nous sommes en pleine année jubilaire. Comme l’étymologie latine le suggère, il s’agit d’une période de joie, où nous repassons en revue les points de manquement dont nous nous sommes rendus coupables pendant l’année. Le travail de nos Evêques n’est pas des plus faciles. Il fut un temps où nous ne lisions dans les journaux que leurs prédications et leurs conseils avisés.
Aujourd’hui, réseaux sociaux et fidèles de base se répandent en allégations et en imprécations contre eux, parfois sur la foi de simples fantaisies. Nous aimerions que les temps nouveaux qui s‘annoncent dans l’archidiocèse de Brazzaville, annoncent aussi un re-bourgeonnement de notre engagement. Aussi, dans la mesure où nous nous serions prêtés au jeu de massacre qui ne semble épargner personne aujourd’hui désormais, nous présentons nos excuses sincères.
L’heure semble aux «bashing» : sur le passé, sur les indélicatesses de nos pasteurs, leurs mœurs, sur les présomptions et les rivalités…Et nous, dans la presse, sommes parfois pris en otage par des textes pas toujours faciles à détecter quant à leurs intentions cachées et à leurs destinations véritables. Là aussi, nous présentons humblement nos excuses. L’Eglise du Congo renaît, renaissons tous avec elle, dans la sérénité.

Albert S. MIANZOUKOUTA