Féru de l’écriture et de la musique, Nzenze Kinouani Kazis a présenté et dédicacé son nouvel ouvrage titré «J’ai vécu à Bacongo» le 6 octobre 2021, à l’occasion des Rencontres littéraires organisées par l’Institut français du Congo (IFC) à Brazzaville. L’œuvre fut publiée en 2018 aux éditions LMI, à Pointe-Noire.

«J’ai vécu à Bacongo», ce sont 255 pages scindées en 44 chapitres. Le nouveau-né de Nzenze Kinouani Kazis, ancien sociétaire de l’orchestre congolais ‘’Les Cheveux crépus’’ expose les faits vécus par l’auteur. L’histoire contée se déroule dans la municipalité de Bacongo d’antan, précisément au quartier ‘’Dahomey’’ où sont localisés la paroisse Notre- Dame du Rosaire, le marché Tâ Ngoma (le premier marché de Bacongo, à entendre l’auteur), la Corniche et la Case de Gaulle.
L’histoire part des années 1950 à l’indépendance en 1960. L’auteur fait une peinture sociologique de la vie courante de ce quartier notamment en culture, avec un accent sur la sapologie; en politique et en sport.
L’auteur encense les personnages et des célébrités qui ont marqué l’histoire de Bacongo comme Nkouka Célestin, alias Celio, artiste-musicien de renom du mythique groupe ‘’Tout puissant (TP) Ok JAZZ’’ et des Bantous de la capitale dont le charme et l’élégance suscitaient l’admiration.
Malonga Mâ Mpakassa, grand commerçant de viande de brousse; Mâ Louise Madombi, couturière attitrée de la Première dame du Congo, sous la présidence de l’abbé Fulbert Youlou et des épouses de chefs d’Etat du Mali et du Tchad de l’époque. Nzenze Kinouani rappelle les origines du nom ‘’Bacongo ‘’ et parle des raisons de la débaptisation du quartier au nom de ‘’Dahomey ‘’
Les premiers habitants de cette partie de Brazzaville étaient d’origine téké et se sont disséminés à travers la ville. On retrouve certains d’entre eux actuellement à Ouenzé, dans le 5e arrondissement de Brazzaville. Bacongo était donc une plaque tournante de l’activité économique, a dit l’auteur.
L’auteur dénonce une forme de discrimination chez les chrétiens les jours des cultes au sein de la paroisse Notre-Dame du Rosaire. Les expatriés occupaient les premières places et les locaux s’installaient à l’arrière.
L’auteur fustige également les traditions qui discriminent les veuves et les orphelins, après le décès de l’époux et autres pratiques honteuses observées dans la société congolaise actuelle.
Nzenze Kinouani Kazis compte déjà cinq œuvres, entre autres: «Mourir sans voir Paris est un péché», paru aux Editions Cultures croisées à Pointe-Noire, en 2012 ; «Mon ami Jacques Loubelo», publié également en 2012.
«Jai vécu à Bacongo» est, parmi tant d’autres, un repère historique des évènements qui ont marqué la vie des habitants de cet arrondissement.
L’auteur allonge la liste des écrivains qui se sont intéressés à la cité de Bacongo, avec, en premier, Dieudonné Antoine Nganga avec «Si Bacongo m’était conté», Tiburce Fylla, dans «Tranche de vie à Bacongo», tous deux parus en 2012 ; Patrick Serge Nganga, qui s’est exprimé dans un recueil de nouvelles retraçant le quotidien des jeunes de Bacongo sous la facette de sapeurs.

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