Suivant sa maxime «Soyons des compagnons de bataille tous les jours» et dans le cadre d’octobre rose, mois consacré à la lutte contre le cancer du sein, la fondation Noevy Itoua, dirigée par le ministre Bruno Jean Richard Itoua, en partenariat avec le Programme national de lutte contre le cancer (PNLC), a organisé le 14 octobre 2023, à son siège, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, Moungali, une journée de sensibilisation sur le cancer du sein et du col de l’utérus au profit des femmes de cet arrondissement.
C’est le Pr Judith Nsonde Malanda, cancérologue médicale et directrice du programme, qui a animé cette journée, assistée du Dr Genidole Mounguengue, psychologue.
A l’ouverture, le directeur exécutif de la fondation, Ignace Ta-Liane Tchibamba, a rendu hommage à toutes les âmes défuntes emportées par le cancer, particulièrement à Noevy Itoua, étudiante en biologie moléculaire, décédée en 2017, et au Pr Charles Ngombe Mbalawa, combattant de lutte contre le cancer au Congo. Il a en outre rappelé les circonstances de création de cette fondation.
Pour que cela n’arrive pas aux autres, a-t-il expliqué, une fondation a été créée dans le but, non seulement de sensibiliser, d’éduquer, d’informer sur le cancer qui touche tout le monde sans exception, mais aussi de retenir les fondateurs, les donateurs, les experts, les bénévoles, les chercheurs et autres acteurs activement engagés et portés par la volonté d’agir contre le cancer au Congo et en Afrique. Car, c’est un fléau qui affecte non seulement la personne malade, mais aussi son entourage, sa famille, ses amis.
Le cancer est un combat que toute personne vit sans préparation, a martelé le directeur exécutif de la fondation Noevy Itoua (FNI), justifiant ainsi le sens de la rencontre : «Aujourd’hui comme hier, nous voulons à nouveau sensibiliser les femmes de notre entourage et au-délà, les pousser à se faire dépister, afin qu’elles ne soient pas ce peuple détruit par manque de connaissances, comme le fait remarquer la parole de Dieu. Car, détecté tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10», a-t-il souligné.
Au non du président de la fondation, le directeur exécutif a remercié tous les bienfaiteurs ayant rendu possible la réalisation de cette campagne de sensibilisation.
Le Pr Judith Nsonde Malanda, dans sa communication précédée d’une vidéo sur les méthodes d’autopalpation du sein, a fait savoir que chaque partie du corps humain peut se cancériser, avant de parler spécifiquement des cancers du sein et de l’utérus. Pour elle, l’auto palpation peut se faire trois à quatre jours après la fin des règles.
Deux facteurs entrent en ligne de compte dans la survenue des deux cancers: les facteurs endogènes et exogènes.
«Ce que nous faisons ici, c’est une manière de vous éduquer, d’échanger sur les cancers les plus fréquents chez la femme. C’est très douloureux pour nous de recevoir des malades qui arrivent à un stade très avancé de la maladie, où nous ne pouvons plus trouver de solutions», a déploré le Pr Nsonde Malanda, qui a salué les efforts consentis par les ONG et autres institutions en sensibilisant efficacement. «Nous avons constaté à travers le monde une baisse de la mortalité liée au cancer, parce que le diagnostic se fait tôt grâce à l’éducation sanitaire».
Bien qu’il soit fatal, le cancer du sein est évitable. Aussi a-t-elle exhorté les participants à la pratique régulière du sport et à un allaitement prolongé.
S’agissant du cancer du col de l’utérus, les facteurs de risque sont les contacts sexuels à l’âge précoce et non protégés, la multiplication des partenaires, l’infection au virus de papillome humain (VPH), le tabagisme, la contraception… Entre autres signes du cancer, les saignements lors des contacts sexuels. Pour les prévenir, un vaccin est administré chez la jeune fille entre 13 et 18 ans, et à 25 ans pour le rattrapage.
A Brazzaville, a fait savoir la cancérologue, le dépistage se fait dans des hôpitaux: Talangaï, Makélékélé, Bacongo, hôpital militaire et au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU-B).
Satisfaites des échanges, les participantes ont souhaité que ce genre de communication puisse s’étendre dans d’autres quartiers et au sein des confessions religieuses pour une large prise de conscience.
Dans son combat contre le cancer, la FNI, en collaboration avec l’université Marien Ngouabi, a déjà organisé des focus sur le cancer du colon. Elle a également offert des médicaments essentiels dans les hôpitaux au service de cancérologie et procédé à l’aménagement d’une salle de dépistage des cancers du col de l’utérus au CHU-B, etc.

Esperancia MBOSSA-OKANDZE