La basilique Sainte Anne du Congo à Brazzaville a été prise d’assaut vendredi 25 avril 2025, lors de la messe de suffrage pour le Pape François. L’Eglise et la nation ont communié pour élever ensemble leurs prières à Dieu en faveur de ce Pape qui a beaucoup donné au Congo. Présidée par Mgr Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, cette messe a été célébrée en présence du président Denis Sassou Nguesso et son épouse Antoinette. Quatre autres évêques y ont concélébré, NN. SS Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville; Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma; Victor Abagna Mossa, archevêque émérite d’Owando; Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, et plus de 80 prêtres.

Plusieurs personnalités ont rehaussé de leur présence cette messe, parmi lesquelles le président du Sénat Pierre Ngolo, le président de l’Assemblée nationale Isidore Mvouba, le Premier ministre chef du gouvernement Anatole Collinet Makosso et les membres de son équipe, les membres du corps diplomatique. Au cours de cette messe, en sa qualité de représentant spécial du Pape au Congo, le nonce apostolique a souligné les grands traits caractéristiques du ministère du Pape François en 12 ans de pontificat comme 266e successeur de Pierre.

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Mgr Manamika et le couple présidentiel s’échangent le signe de paix

«Egal à lui-même, le Pape François a gouverné en discernant. Il n’a pas cherché à convaincre par des concepts, mais à toucher par des paraboles avec la saveur de l’évangile et la tendresse d’un cœur de père. Proche des marginalisés, le Pape François ne cachait pas sa profonde émotion devant les migrants naufragés, les enfants blessés, les victimes des guerres. Guerres qu’il dénonçait sans cesse, au point de qualifier le tumulte de notre monde de «guerres par morceaux». Il a expérimenté la souffrance non seulement en côtoyant les plaies dont souffre l’humanité, mais aussi en la vivant lui-même, dans sa chair», a souligné Mgr Manamika dans son homélie.
A l’occasion de cette messe de suffrage, le président de la République a signé le livre de condoléances ouvert pour la circonstance dont la teneur a été libellée par le ministre d’Etat, son directeur de cabinet Florent Ntsiba: «Souverain emblématique et engagé, le Pape François a su placer les défis les plus cruciaux de l’humanité au cœur de son pontificat. En cette circonstance douloureuse, je m’incline devant sa mémoire et j’adresse mes sincères condoléances à toute la famille catholique endeuillée».
Le Pape François a nommé près de 10 évêques au Congo, et renforcé le gouvernement de l’Eglise du pays par l’érection du diocèse de Dolisie en 2013 et celle de deux nouvelles provinces ecclésiastiques en 2020: la Province ecclésiastique du Sud-ouest regroupant l’archidiocèse de Pointe-Noire, le diocèse de Nkayi et le diocèse de Dolisie, et la Province ecclésiastique du Nord regroupant l’archidiocèse d’Owando, le diocèse de Ouesso et le diocèse d’Impfondo. C’est également sous son règne qu’a été signé en 2017 l’Accord-cadre entre l’Etat congolais et le Saint-Siège. A deux reprises (2013 et 2024), il a reçu le président Sassou Nguesso et son épouse au Vatcan.
Au Congo, dans tous les diocèses, des messes de suffrage ont été célébrées ainsi que des moments de recueillement organisés pour le repos de son âme.

Aristide Ghislain NGOUMA